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 Et si l'on rejouait toutes les scènes?

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Milo J. Reece
Milo J. Reece

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Et si l'on rejouait toutes les scènes? _
MessageSujet: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyDim 12 Sep - 17:33

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Devon Campbell & Milo J. Reece


• Et si l'on rejouait toutes les scènes?

    Le meilleur endroit pour être tranquille, où l'on est sûr et certain d'être dans le calme et donc de pouvoir se concentrer, c'était assurément la bibliothèque. Et c'est donc dans le palais des livres que Milo se rendit à l'heure du déjeuner afin d'avoir un moment avec lui-même -même si ce n'était pas ce qui lui manquait en ce moment. Puisqu'il était loin d'être seul à mettre les réclamations de son estomac de côté pour se rendre dans cet endroit, histoire de potasser ou terminer un devoir, se documenter ou simplement se plonger dans un bouquin de n'importe quelle sorte, le jeune homme se chercha un coin tranquille. Tout du moins, celui où il y avait le moins de monde. Entre les rayons sur l'architecture, la physique, les dictionnaires et mes encyclopédies -rayons dans lesquels Milo avait toujours le chic pour se perdre malgré les indications- il y avait le choix et de quoi faire passer cette heure du déjeuner à la vitesse de la lumière.
    Sacrifier cette pause tant attendue pour venir se bourrer le crâne d'informations alors que les cours reprenaient juste après, c'était quand même un drôle de principe aux yeux de Milo. Lui, il n'agissait que rarement ainsi. Il faut dire qu'il n'avait pas fait d'immenses études; certains élèves présents dans cette université avaient déjà un niveau plus élevé que lui. Et même si cela pouvait vous faire croire qu'il était moins intelligent ou cultivé que ces personnes, il avait maintes fois prouvé qu'il n'en était pas moins créatif, et bien assez pour se garantir un compte en banque bien rempli. Alors les études... Pas qu'il s'en fichait hein, il n'avait juste jamais été taillé pour ça, malgré le fait qu'aujourd'hui il était professeur ici. Autodidacte, le jeune homme avait toujours apprit tout seul, sur le tas, vite et bien. Il faisait partie, modestie à part, de ces personnes insupportables qui réussissaient leur vie sans chiffre après le Bac, et même mieux que ce genre de diplômé. Le genre qui excellent dans tout ce qu'ils entreprennent. Il n'y avait que sa vie sentimentale et la paternité à mettre dans la liste des domaines dans lesquels il pataugeait dans la semoule. Mais dans sur ce dernier point, il essayait de s'améliorer. Quand on veut, on peut, se disait-il. Et lui, il avait une volonté de fer.

    Le ventre de Milo ne criait pas famine aujourd'hui, mais son cerveau débordait d'inspiration, et il en avait assez de son bureau, de la salle de cours, du bâtiment dans lequel il passait toute sa journée. Il voulait changer de coin, d'environnement, tout en restant dans l'université puisqu'il n'avait pas vraiment le choix. Enfin, si. Il pourrai se rendre dans un café, un endroit près de l'établissement. Mais l'éternelle grande excuse suprême était la seule raison pour laquelle il n'allait pas quitter l'université pour cette heure-ci: il n'avait pas envie. La bibliothèque fut donc le lieu sur lequel son choix se porta.
    Le jeune homme se trouva une grande table carré vide, au fond de la salle, près d'une fenêtre donnant sur la rue. S'installant, il jeta un coup d'oeil à l'extérieur pour voir quelques bureaucrates et femmes d'affaire passer par petits groupes et se dirigeant tous vers le même restaurant chic. Rien de passionnant pour ainsi dire. Milo détourna donc le regard et s'assit, comme a son habitude, légèrement affalé sur sa chaise et les pieds sur le coin de la table. Pas gêné, oui. Mais de toute manière, il n'y avait personne qu'il pourrai déranger aux alentours.
    Personne, si ce n'est la bibliothécaire qui passa quelques minutes après. Alors qu'il était confortablement installé, son carnet appuyé sur ses jambes étendues et le crayon en main, elle passa dans son coin paumé du fin fond de la bibliothèque pour lui faire signe de manière ferme de poser ses pieds par terre.
    Sans conviction, il s'exécuta. Il frôla le sol pendant que la femme s'éloignait, et les remit sur la table une fois qu'elle fut à quelques mètres. Comme quoi, lui et l'autorité, malgré les années, ce n'était pas encore ça.

    De nouveau installé comme il le voulait, Milo repris le croquis qu'il venait d'entreprendre. Une silhouette était simplement dessinée pour le moment, de manière schématique. Sa main glissa ensuite pour créer la courbe d'une robe; au corps et courte, sans manches et dont le seul décolleté était la petite fente qui ouvrait le haut de l'habit. Sur le côté, il nota quelques idées. Peut-être du lin, ou simplement du coton. a voir. Une fine ceinture et de longues cuissardes en cuir clair. De ci et de là, quelques détails bleutés qu'il légenda comme de la Turquoise. Et, comme souvent, il conclut par la chevelure de sa silhouette; encore une blonde. Car il était bien connu que Milo avait un énorme penchant pour les blondes. Parfois, lui même ne s'en rendait pas compte. Mais cela avait le don de le fasciner, il n'y pouvait rien.

    A intervalles réguliers, le jeune homme relevait le regard pour vérifier que la bibliothécaire n'était pas là. Mais finalement, elle l'eut encore une fois. A peine lui jeta-t-elle ce regard noir qu'il posa les pieds au sol, comme un chien obéissant à sa maîtresse. Son expression allait presque avec cette image. Il était assez impressionné par cette femme de caractère; une des rares "représentantes de l'autorité" capable de le faire plier. Sauf qu'à nouveau, eut-elle tourné le dos que Milo remit ses pieds sur la table, en bon rebelle. Presque agacé, il fit une rapide mimique caricaturale de la bonne femme pour lui même, digne d'un "gnagnagna ♪". Puis il se remit à son dessin.
    A peine eut-il achevé ce croquis qu'il releva le regard. Personne; ouf!
    Personne ou presque. De l'autre côté de la pièce, une réelle chevelure blonde se tenait là. Milo reconnut immédiatement Devon et se demanda s'il devait se cacher ou bien aller la voir. Son choix se porta d'abord sur la première option: se cacher, s'enterrer, s'enfuir loin, prendre un billet pour le Tibet et élever des Yaks. La vision de lui-même dans le froid, comme un pèlerin, à tirer ces bêtes comme une voiture en panne, lui fit secouer la tête. Non, hors de question. Il n'était pas fait pour le Tibet. Et ce n'était pas parce qu'il avait implicitement avoué à Devon qu'il l'aimait encore qu'il devait la fuir, après tout... Puisqu'elle en avait fait de même, d'une certaine manière. Mais malgré cette pensée rassurante, il n'osait pas se lever pour aller la voir. Son regard se baissa et resta coincé sur son croquis alors qu'il s'efforçait de réunir son courage pour s'approcher.
    Quand il releva les yeux, Devon était juste en face de lui. Il sursauta, puis rougit, gêné d'avoir été aussi surpris. Il tenta d'articuler un "Bonjour", en vain. Après moultes balbutions, il abandonna et re-baissa la tête, la mine exagérément désespéré.
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Devon Campbell
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MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyDim 12 Sep - 18:42

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Devon Campbell & Milo Reese

• Et si l'on rejouait toutes les scènes ? •

    La sonnerie retentit dans tout l’amphithéâtre, marquant la fin du cours et le début de la pause déjeuné. Contente d’en avoir fini avec son cours de journalisme, Devon rangea tranquillement ses affaires dans son sac avant de quitter l’amphi. Le cours, bien que long, lui avait apporté un certain nombre d’information qu’elle désirait mettre à profit le plus rapidement possible. En effet, son professeur avait abordé le sujet concernant l’importance de bien se documenter suivant la voie vers laquelle elle voudrait se diriger plus tard. La jeune femme avait parfaitement conscience qu’elle se devait de maîtriser son futur domaine, et c’est pour cette raison qu’elle décida de repousser son déjeuné pour aller à la bibliothèque universitaire, le lieu idéal pour trouver les livres dont elle avait besoin. De plus, à cette heure de la journée, elle était quasi certaine de trouver la bibliothèque déserte, même si son affreuse bibliothécaire allait s’y trouver. Devon avait tout simplement horreur de cette femme acariâtre et sans la moindre trace d’humour. D’ailleurs, elle était certaine de ne pas avoir droit au plus agréable des accueils car elle avait en sa possession un livre qu’elle aurait dû rendre avant les grandes vacances mais qu’elle avait comme oublié de ramener. Il était donc à prévoir que la vieille harpie de bibliothécaire se chargerait de lui remettre les idées en place voir même l’interdirait d’emprunter un livre jusqu’à ce qu’elle ramène celui qu’elle avait chez elle.

    Tout en marchant dans les immenses couloirs la séparant de la bibliothèque, Devon jeta un coup d’œil à une liste qu’elle s’était faite durant le cours et la guidant vers des sujets principalement économiques ou politiques. Etre au courant de l’actualité de suffisait pas pour maitriser ces thèmes, et la meilleure solution pour Devon était d’aller à la recherche de manuels fait à la base pour des cursus comme les sciences sociales, le droit et la politique. Etre crédible signifié avoir un minimum de connaissance, c’était là la clé de futurs articles dégageant une certaine pertinence, et non d’article bon a allumer un feu. Pour beaucoup de personnes, la politique et l’économie faisaient parties des sujets les plus lourds, les plus ennuyeux, alors qu’ils étaient les plus importants. En choisissant cette voie, Devon s’était fixé un objectif ultime, celui de rendre ses sujets attractifs pour tous, c'est-à-dire en commençant par les mettre à la portée de chacun. Pourquoi un tel objectif ? Parce qu’aux yeux de Devon, s’intéresser à ce genre de sujet était un plus à l’échelle sociale. Savoir dans quel monde on vit aide à mieux s’armer, à se préparer et à savoir à quoi chacun à le droit. Pour la jeune femme, certaines connaissances méritaient de faire partie de la base de l’éducation, et qu’un jeune de 20 ans ignore une banalité tel que le nom de son premier Ministre, lui semblait bien dommage. La politique de demain serait faite des jeunes d’aujourd’hui et le savoir faisait parti des plus grandes sources de pouvoir. Devon avait une façon de voir bien à elle et c’est souvent qu’elle répété la même phrase, qui peut être capable de mener une personne en bateau, quand cette personne possède le savoir et la connaissance… Pour exemple tout simple, il suffisait de voir les pays en sous-développement. Ces derniers n’ayant bénéficié d’aucun apprentissage, d’aucune éducation, étaient au final esclave des plus puissants, c'est-à-dire ceux possédant le savoir et la connaissance. En revanche, la jeune femme ne confondait pas études et culture général, et les personnes les plus cultivées ne faisant pas forcément parties de plus diplômées ! Milo était pour elle le parfait exemple car il avait beau ne pas posséder 50 000 milles diplôme, il pouvait néanmoins se venter de s’intéresser à beaucoup de choses. Il était intéressant de parler avec lui, et le plus agréable était de voir qu’il était maître de ses propres opinions et non formater parce qu’on avait cherché à lui apprendre. Devon avait été séduite par ce côté de la personnalité de Devon, et il lui avait appris que les études ne faisaient pas tout et qu’il était avant tout important de garder sa propre liberté d’esprit.

    Perdue dans ses pensées, Devon quitta son petit monde lorsqu’elle arriva devant l’entrée de la bibliothèque universitaire. La jeune femme entra dans le lieu silencieux et passa devant le bureau de la bibliothécaire en croisant les doigts pour que cette dernière ne la remarque pas. Malheureusement ce ne fut pas le cas, et comme elle l’avait prévu, le vieille harpie ne la laissa pas passer sans rien dire.

    - Mademoiselle Campbell, je suis contente de voir que vous ne semblez pas avoir oublié le chemin de la bibliothèque ! En revanche j’apprécierai que vous me rapportiez le livre que vous auriez dû me le ramener il y a maintenant 3 mois. Il va de soit que tant que je ne l’aurais pas récupéré, il ne vous sera pas possible d’en emprunter d’autres.

    Voilà, Devon était grillée et ne pouvait emprunter de livre jusqu’à ce qu’elle ramène celui qu’elle avait en sa possession. Bon Dieu qu’est-ce qu’elle pouvait détester cette femme acariâtre !

    - Je vous ramène ce livre demain sans faute.

    Devon ne chercha pas à discuter plus longtemps et s’empressa de vite partir pour ne plus avoir affaire avec la bibliothécaire. La jeune femme jeta un nouveau coup d’œil à sa liste avant de lever la tête pour regarder vers quels rayons s’orienter. Seulement son regard dévia légèrement de son objectif principal et se posa sur la seule personne présente en dehors d’elle et de la vielle harpie. Assis seul dans un coin, Milo semblait griffonner quelque chose et le voir suffit à Devon pour sentir son cœur chavirer. C’était la première fois qu’elle le revoyait depuis ce fameux soir ou elle était venue le voir chez lui. Durant cette soirée il lui avait livré qu’il tenait toujours à elle, chose qui ne l’avait pas laissée indifférente, et d’une certaine façon elle lui avait avoué que la réciproque était vraie. Seulement, par respect pour Joshua et pour Milo, elle avait décidé de prendre une certaine distance et de faire le point. Elle devait remettre de l’ordre dans son esprit, et plus particulièrement dans son cœur.
    En revanche, ce besoin de réflexion ne l’interdisait pas de voir et de parler à Milo. Elle n’avait pas pour intention de l’ignorer, et elle décida que la meilleure façon de renouer contact sans aller trop loin, était d’aller lui parler. Tout doucement, elle s’approcha de lui jusqu’à arriver à sa table. Le jeune homme leva alors son nez de son carnet de croquis puis sursauta en voyant Devon. Cette dernière ne put s’empêcher de sourire en voyant Milo rougir et sa gène était tout simplement craquante.

    - Le grand et célèbre Milo Reese serait déstabilisé par l’arrivée d’une simple étudiante ? Le taquina gentiment Devon comme elle aimait tant le faire avant.


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Milo J. Reece
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MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyDim 12 Sep - 20:35


    Grand et célèbre? Oui, c'était bien ce qui décrivait au mieux Milo. Sans rire; il n'était pas petit, au contraire, et sa notoriété n'était plus à prouver. Alors, oui, grand et célèbre, il l'était, et sans en avoir honte. Il faut dire qu'à force, il était habitué. Photographié depuis ses six ans, les flashs ne se faisaient même plus remarquer. Il ne clignait même plus des yeux face à cette lumière. Le plus souvent, il s'amusait avec l'objectif. Taper la pose, en effet, était dans ses attributions. D'accord, ce ne fut pas toujours le cas. Il y a une dizaine d'années, Milo n'aurai pas tenu le même discours au sujet des photographes et aurai bien trop manqué aux règles fondamentales de la politesse en parlant des personnes derrière l'objectif. Pas un adjectif qui ne soit pas une insulte n'aurai traversé ses lèvres. Mais si aujourd'hui il en jouait et en était pratiquement indifférent, à l'époque il en avait assez et pétait un plomb pour pas grand chose. Il lui semblait que chaque flash était un bout de sa vie qu'on lui ôtait, quelque chose de précieux lui appartenant qu'on lui prenait des mains et qui lui échappait totalement. Et c'est ainsi qu'il atterrissait bien souvent au commissariat. Parfois, il était avec Joshua dans ces moments là. C'était l'époque où ils s'entendaient bien, où ils étaient amis, inséparables. Une époque bien lointaine avec laquelle Milo ne saurai pas renouer un jour.
    Aujourd'hui, bien que le jeune homme se fichait de la présence d'un paparrazzi dans un coin de rue, il s'emportait toujours autant quand on tentait de l'avoir avec sa fille. C'était le même principe que celui de dire à un enfant qu'il ne doit pas faire quelque chose. Plus on lui interdira, plus il voudra désobéir. Alors voyez-vous, les photographes étaient un peu comme des gamins aux yeux de Milo qui s'acharnaient encore plus pour obtenir un cliché de Gabrielle plus Milo insistait pour qu'on la laisse tranquille, et ce dans un cercle vicieux sans fin. Bien entendu, le jeune homme avait parfaitement conscience qu'il ne pourra pas éviter l'un de ces garnements d'avoir la photographie tant désirée un de ces jours; il ne pourra pas toujours tous les voir, trainant aux alentours, il ne pourra pas toujours les démasquer dans la foule. Mais pas tant que Gaby était si jeune. Hors de question que son enfance soit polluée comme celle qu'il avait eu.

    La fillette était repartie de chez Milo dimanche dernier, au soir. Il l'avait reconduite à la gare et installée dans son wagon. Ces moments avaient le don de lui fendre le coeur, mais il n'avait pas le choix. Il était le mauvais père de service qui abandonnait une femme enceinte et ignorait son enfant pendant deux ans et qui, aujourd'hui, osait demander à la voir plus souvent -mais de la gueule de qui se foutait-il, voyons?-. Cette étiquette se décollait peu à peu de lui, mais c'était non sans efforts. Maintenant, il espérait seulement que la vie de Gabrielle n'allait pas ressembler à celle de ses parents.
    Milo l'avait regardée partir avec le train, les mains dans les poches. Non, il n'avait pas mal. Quoi que...

    Gabrielle partie, voilà Milo nez à nez avec l'autre femme de sa vie, Devon. Il ne l'avait pas revue depuis ce fameux soir où ils avaient parlé de ce qu'il s'était véritablement passé il y a quelques années, le jour de leur mariage, et qui avait causé la fuite de la jeune femme. La vérité mit Milo hors de lui pendant un long moment; en colère contre le monde entier, il n'y eut que l'arrivée de Gaby pour le faire se calmer. Mais il se rendit compte que ce qui était passé était passé, et que rien ne pouvait changer cela désormais. Il n'y avait plus qu'à faire avec. Milo ne tirait toujours pas un trait sur ses sentiments pour Devon, et l'avoir aperçue lui donna un léger coup de chaud.
    Surpris de la voir près de lui en si peu de temps, alors qu'il réunissait son courage pour faire le premier pas, il se sentit bien bête et gêné d'avoir sursauté. Rouge, il garda la tête baissée le temps que ses joues reprennent leur teinte normale, tendis que la jeune femme le taquinait. Il eut un petit rire nerveux et releva le regard, l'air plus sûr de lui. Il avait le don de changer d'expression plus vite qu'il ne changeait d'émotion.

    - Pas du tout. Je, enfin...
    - MONSIEUR RECCE! VOS PIEDS!

    Du fin fond de la bibliothèque, assise à son bureau, la vieille bibliothécaire et ses yeux bioniques avaient réussi à voir Milo et ses pieds sur la table qui atterrirent par terre en un éclair alors qu'il sursautait à nouveau, presque effrayé. Droit sur sa chaise, jamais on ne l'aura vu aussi obéissant.
    Jetant un coup d'oeil entre des livres pour voir ce cyborg qui se faisait passer pour une simple vieille bibliothécaire, le jeune homme recula immédiatement quand leurs regards se croisèrent. A croire qu'elle avait le don de lui donner la chair de poule.
    Finalement, Milo se tourna vers Devon qui devait bien rire de le voir ainsi maté par la vieille femme.

    - Elle, euh..., tenta-t-il de se justifier avant d'ajouter sèchement; Sans commentaire.

    Dépité, il ferma son carnet et le posa sur la table. ses pieds restèrent au sol cette fois. Il proposa une chaise à la jeune femme, se disant qu'il leur était peut-être possible de parler, discuter simplement. Elle disait avoir besoin de faire le point, et Milo voyait cela comme l'occasion de reprendre sa relation avec elle à zéro. Recommencer, et voir ensuite. Si le destin voulait qu'ils soient ensemble, alors les engrenages se mettront en place tous seuls pour y parvenir. Autant ne rien brusquer. De plus, depuis leur séparation, Milo avait appris quelques principes de la patience et du "prendre son temps". Il vivait toujours sa vie comme il l'entendait, à la vitesse à laquelle il voulait, profitant de chaque jour. Il se disait que si ce jour devait être le dernier, il devrait être fier de ce qu'il avait fait. Aujourd'hui, il voulait redécouvrir Devon, se donner une nouvelle chance de se faire une place dans sa vie et dans son coeur, mais en prenant le temps et en respectant son souhait de prendre de la distance avec les histoires de coeur.

    - Comment tu vas depuis l'autre soir? Mieux j'espère, dit-il en se souvenant des yeux rougis de Devon lorsqu'elle avait frappé à sa porte. Tu veux t'assoir?
    - CHUT LA BAS! On ne parle pas dans une bibliothèque!

    Milo sursauta à nouveau. Jamais il ne se fera à cette voix stridente, comme des ongles sur un tableau.

    - Je hais cette femme, fit-il plus bas, adressant ensuite un léger sourire à Devon.
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Devon Campbell
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MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyLun 13 Sep - 13:34

    Pour avoir vécu un an avec Milo, Devon connaissait la notoriété de ce dernier et n’en avait jamais tenu compte dans sa relation avec lui. Contrairement à ce que certains journaux avaient dû prétendre, elle ne s’était pas mise avec lui pour profiter de sa situation, mais tout simplement parce qu’elle l’aimait et qu’elle était complètement tombée sous le charme. D’ailleurs, lorsqu’elle l’avait rencontré, elle ignorait tout de lui et l’avait pris pour un serveur du bar ou elle était venue boire un café, même si son visage ne lui semblait pas totalement inconnu.
    En se mettant avec lui, la jeune femme s’était doutée de ce que cela impliquerait mais elle s’en était moqué et n’avait pensé qu’à leur bonheur à tous les deux. Au final, elle avait passé une année inoubliable, une année de pur bonheur qu’elle n’était pas prête d’oublier.
    Regardant toujours Milo, la jeune femme ne put s’empêcher de sourire en le voyant si gêné. Le voir rougir était touchant et ne pouvait pas la laisser indifférente. Au bout de quelques secondes, alors que le jeune homme commençait à lui répondre, la bibliothécaire se manifesta de son bureau, ordonnant à Milo de retirer ses pieds de la table. Devant la réaction de ce dernier face à l’avertissement de la bibliothécaire, Devon fut forcée de se mordre la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire et se faire à son tour sanctionner. Cette vieille harpie faisait peur à tout le monde, y compris les professeurs vu le comportement de Milo. Sa réaction était à mourir de rire et Devon adorait voir Milo en parfait jeune homme obéissant, raide comme un piquet sur sa chaise et les deux pieds bien accrochés au sol. Ce dernier fit face à la jeune femme, tentant de se justifier pour finalement laisser tomber.

    - Si tu veux mon avis, cette femme n’est pas humaine. Elle entend tout et voit tout, sans parler de sa mémoire d’ordinateur ! Bientôt elle va nous faire un remake de Terminator et éliminera le moindre étudiant ou professeur qui osera rendre un livre en retard ! Plaisanta Devon en jetant de temps en temps de rapides coups d’œil vers la bibliothécaire.

    Devon regarda Milo fermer son carnet avant de lui proposer une chaise tout en lui demandant de ses nouvelles vis-à-vis de l’autre soir. La jeune femme accepta l’invitation et s’installa sur la chaise. Ce qui était à prévoir arriva et la bibliothécaire ne se priva pas de leur faire remarquer qu’ici on ne devait pas parler. La voix stridente de la vieille harpie eut pour résultat de faire sursauter aussi bien Devon que Milo qui ajouta plus bas en souriant qu’il haïssait cette femme. Cette révélation fit sourire la jeune femme qui avait la même opinion que lui et n’aimait pas du tout la bibliothécaire. Cette femme ne possédait aucune diplomatie et passait son temps à imposer ses règles, une chose qui insupportait Devon au plus haut point.

    - Je suis certaine que cette bibliothèque compterait bien plus d’étudiant si elle n’était plus là, elle nous fait tous fuir. Répondit Devon à voix basse pour ne pas se faire à nouveau réprimander.

    En ce qui concernait la première question de Milo, les choses allaient un peu mieux depuis l’autre soir ou elle était venue le voir. A vrai dire, lui avoir révélé la vérité au sujet de son départ lui avait fait beaucoup de bien et elle s’était en quelque sorte débarrassée d’un poids qu’elle portait depuis maintenant trop longtemps. Milo méritait de connaître la vérité après tout ce temps, et même si lui faire part de son passé d’alcoolique n’avait pas été chose facile, désormais c’était fait.

    - Ca va mieux. Après être partie de chez toi, je suis allée chez Eliott, ma meilleure amie et j’y ai passé la nuit. Prendre mes distances m’a fait beaucoup de bien, et même si j’ai encore besoin de mettre les choses au clair, ça va mieux. Devon marqua une pause avant de rajouter, et puis le fait de t’avoir parlé, de t’avoir dit la vérité, ça m’a fait beaucoup de bien.

    La jeune femme se souvint alors que Gabrielle venait passer le week-end chez son papa, et l’image de Milo avec sa fille fit sourire Devon qui trouva l’image attendrissante.

    - Comment c’est passé ton week-end avec Gaby ?

    Le regard de Devon se posa sur le carnet à croquis de Milo et des tas de souvenirs lui revinrent en mémoire. Elle se rappelait des moments passés à l’observer dessiner. Elle aimait ces moments de calme ou Milo était entièrement absorbé par ce qu’il faisait et jamais elle ne s’était lassée de le regarder lorsqu’il oubliait ce qui l’entourait pour entrer dans son univers et donner vie à ce qui lui passait par l’esprit. Un souvenir en particulier marquait l’esprit de Devon, un souvenir qu’elle aimait tout particulièrement et qu’elle espérait ne jamais oublier, même lorsqu’elle serait en âge d’être grand-mère.


    ***
    Devon et Milo étaient ensembles depuis plusieurs mois et filaient le parfait amour. Ils avaient finis par s’installer ensembles et un matin d’été, la jeune femme se réveilla dans leur chambre emplie des rayons du soleil. La clarté illuminait les murs et les draps blancs de la pièce, lui donnant un air de paradis sur terre. Nue, et lovée dans les draps de soie, Devon se réveillait petit à petit. La fenêtre ouverte, elle pouvait sentir la douceur du vent chaud contre sa peau dénudée. Bien que la place à côté d’elle soit vide, le bruit d’un crayon lui indiquait que Milo était là, surement assis près du lit et en train de dessiner. Le sourire aux lèvres, Devon se retourne, s’allongeant sur le dos et observa le jeune absorbé par ce qu’il faisait. Depuis qu’elle le connaissait elle ne pouvait se lasser de le voir dessiner. Le bruit du crayon suffisait à l’apaiser car elle savait que cela signifiait que Milo était tout prêt d’elle. Pendant plusieurs minutes, elle le regarda dessiner en silence, jusqu’à ce qu’une idée traverse son esprit. Devon s’étira gracieusement avant de s’asseoir au centre du lit. Ne lâchant pas Milo du regard, elle hésita quelques minutes à le déranger pour lui faire part de son idée, puis finalement se décida.

    - Dessines moi.

    Deux petits mots touts simples qui avaient suffit à attirer l’attention de Milo. Ce dernier s’arrêta de dessiner avant de regarder Devon l’air songeur. La jeune femme s’allongea de nouveau, positionnant le drap sur elle de façon à ne laisser paraître que certaines parties de son corps nu. Le sourire aux lèvres, Milo avait alors pris une nouvelle feuille avant de commencer à dessiner.

    ***

    Jamais Devon n’oublierait ce souvenir. Il faisait parti des nombreux moments qu’elle avait partagé avec Milo, et pendant un instant elle se demanda s’il avait conservé le dessin qu’il avait fait d’elle.

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Milo J. Reece
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MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyLun 13 Sep - 18:52

    Milo en était sûr, cette vieille harpie n'était pas humaine. Elle devait être une sorte de mélange étrange, une créature venue d'ailleurs, un déchet de l'espace ou alors une expérience ayant mal tourné. Un truc -littéralement- entre l'Homme, le mollusque, le Sharpey et... le Yak, seule explication de cette allure humanoïde. Venue dans cette Université pour faire fuir les étudiants le plus loin de la bibliothèque possible. Peut-être même faisait-elle de cette pièce son futur nid d'Alien, et qu'une larve extraterrestre menaçait de leur sauter dessus à tout instant afin de pondre un bébé Alien dans leur ventre pendant qu'ils seront englués dans de la gelée Anglaise à la menthe. Quelques minutes plus tard, leur cage thoracique explosera et bébé Alien naitra, tout mignon, gueulant "Maman j'ai faiiiiiiiiiiim!" de sa voix stridente, à l'instar de sa mère. Et bébé Alien deviendra grand. Pendant que Maman pondra des oeufs, lui, il ira se nourrir d'étudiants en sciences politiques. Et les corps de Milo et Devon resteront là, une côte dans un coin de la pièce et les viscères de l'autre. Dans un dernier souffle, il lui avouera qu'il l'aime, et rendra l'âme comme un vieil ordinateur. Et là, noir, générique.
    Ou alors, Milo allait bien trop souvent au cinéma et aucune créature Cameronienne ne menaçait la planète. Scénario bien plus probable, entre nous. Mais ce n'était pas de sa faute si un tel film était né dans l'esprit du jeune homme; la phrase de Devon avait déclenché l'imaginaire de Milo à plein régime. Et le voilà parti...

    Jusqu'à ce que Devon ne réponde à sa question. Elle disait aller mieux, et cela rassura le jeune homme. Bien qu'il se l'imaginait mal en train de lui dire qu'elle allait toujours aussi mal, que rien n'allait en fait, et qu'elle était au bord de la dépression. Non. Ca aurait été le cas si elle allait aussi mal que ça et que Milo avait été un peu mieux placé pour qu'elle se confie à lui. Ce qui, à ses yeux, n'était pas vraiment le cas en ce moment. Il devait se trouver entre l'ex, l'ami, la connaissance, et le type qu'on aime bien parce qu'avant on était proches. Pas vraiment le genre à qui on allait dévoiler tous ses secrets, les soucis de sa vie. Le jeune homme s'efforçait de se dire qu'être là, et dans cette large et floue catégorie de proches de Devon, était déjà mieux que rien. Peut-être que, petit à petit, il pourra gagner du terrain. Le fait était qu'ils y avait toujours cette sorte de complicité entre eux qui ne s'était pas effacée avec le temps. Alors pourquoi une toute nouvelle et fraiche amitié ne pourrai pas se construire? Surtout que la base était déjà toute faite, renforcée depuis quelques jours où Devon avait avoué la vérité tant attendue par Milo. Le secret n'était plus, c'était une grande partie du fossé les ayant séparé toutes ces années qui avait disparu. Un poids en moins en fait grâce auquel ils pouvaient à nouveau parler sans se sentir honteux ou gêné.

    Milo adressa un fin sourire à Devon. La vérité leur avait fait beaucoup de bien à eux deux, malgré cette frustration qui demeurait au fond de lui. Celle de l'avoir perdu pour rien, d'être passé à deux doigts du bonheur et que tout lui était passé sous le nez. Pour rien. Mais il tentait d'y penser le moins souvent possible. Il devait songer à ce qu'il pouvait reconstruire, et non pas à ce qui avait été détruit. Aller de l'avant, voilà le maitre mot, et il comptait s'y tenir du mieux qu'il pouvait.

    - Ca s'est bien passé... Elle est repartie hier, répondit-il à la question de Devon.

    On pouvait le deviner un peu triste vis à vis de cela, mais comme souvent, son expression demeurait impassible alors que seuls ses yeux trahissaient ses émotions.
    Bien vite, son esprit dévia vers Gabrielle, se demandant comment elle allait et si Liz était une meilleur mère pour elle que ce qu'il en pensait. Après tout, il pouvait se tromper à son sujet. Peut-être qu'elle élevait parfaitement correctement Gaby. Celle-ci ne se plaignait jamais de sa mère, mais n'en parlait jamais non plus. Tant mieux d'un côté, son nom avait le chic pour énerver Milo.
    Il avait hésité à l'appeler pour demander des comptes, mais n'en avait rien fait. Pas qu'il n'en mourrait pas d'envie, bien au contraire... Mais il préférait la laisser croire qu'elle avait gagné. Tant qu'elle pensait avoir le dessus, elle se tenait tranquille, alors autant lui faire plaisir.

    Maintenant que le jeune homme avait Devon face à lui, et son carnet à côté, il ne se posa même plus la question de pourquoi tous ses modèles étaient des blondes. Autant ne pas chercher plus loin que sous son nez. Depuis la fois où il l'avait dessinée, alors qu'ils étaient encore ensemble, c'était comme s'il n'avait pas arrêté. A chaque fois qu'il crayonnait cette chevelure dorée, il était à la recherche des sensations qu'il avait eu à ce moment là. Cette sorte d'émerveillement qu'il avait eu de la voir si belle, comme s'il venait de découvrir ses mèches brillantes, son regard océan et sa peau blanche...
    Il prit son carnet, l'ouvrit à la page d'une robe bustier blanche dont il était particulièrement fier; couleur ivoire, plus courte à l'avant qu'à l'arrière avec une légère fente sur le côté gauche et dans le dos, de la dentelle rouge opéra au motif fleuri partant du bas côté droit et s'arrêtant aux hanches et quelques autres détails "à la Milo" de cette même dentelle, mais blanche. Il aimait particulièrement les escarpins de ce rouge profond, tout en finesse, à peine fermés. Le modèle était une blonde, évidemment.

    - J'aimerai que tu passes un de ces jours au studio photo, au dessus de la boutique, dit Milo en faisant glisser le carnet sur la table jusqu'à le mettre en face de Devon, le doigt sur la page. Je crois que celle là t'irai à merveille.

    Un léger courant d'air entra dans la bibliothèque par la fenêtre ouverte derrière le jeune homme. Les pages qu'il ne tenait pas se tournèrent sur son doigt et s'arrêtèrent sur ce croquis qu'il avait précieusement gardé, celui qu'il avait fait de Devon ce matin d'été. D'un geste vif, sa main ramena les feuilles en arrière pour les remettre à leur place et ainsi cacher le dessin. Il ne tenait pas tant que ça que la jeune femme le voie, car ce dessin était la preuve la plus matérielle du fait que ses sentiments n'avaient jamais ternis...
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Devon Campbell
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Et si l'on rejouait toutes les scènes? _
MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyLun 13 Sep - 20:54

    Quel genre de père était Milo ? Cette question n’avait de cesse de hanter l’esprit de Devon depuis qu’elle savait qu’il assumait pleinement son rôle de père avec Gabrielle. Elle se demandait si elle était du genre papa poule, a toujours craquer et accorder à sa fille ce qu’elle désirait. Devon n’avait jamais rencontré Liz mais lui vouait une haine sans borne et s’imaginait sans la moindre difficulté une femme sournoise et calculatrice. Vendre sa fille à la presse pour bénéficier d’un peu de pub, voilà qui était pitoyable et impardonnable. Une mère se devait de penser avant tout au bien être de son enfant, et non à sa propre notoriété. En revanche, le fait que Milo soit entrée dans la vie de sa fille était une bonne chose, pour lui comme pour Gabrielle. Elle avait la chance de connaître son père, et connaissant ce dernier il se chargerait de la protéger au mieux et de lui éviter l’enfer qu’il avait connu étant plus jeune. Un enfant provoquait de grand changement dans la vie, et Devon était certaine que l’arrivée de Gabrielle était en quelque sorte une façon pour Milo de se poser et de devenir plus modéré, même s’il ne perdait en rien le brin de folie qui le caractérisait le mieux.
    Quoi qu’il en soit, Devon était très intriguée par Milo et son nouveau rôle de papa.

    - Tu dois déjà lui manquer. Tu la revois quand ?

    Devon observa le jeune homme attraper son carnet de croquis avant de l’ouvrir à une page précise et de lui montrer tout en lui expliquant qu’il serait bien qu’elle passe prochainement au studio photo car la robe qu’il avait dessiné lui semblait faite pour elle. Intriguée, la jeune femme regarda le croquis avec beaucoup d’intérêt, mais ce fut sans compter le destin qui voulu qu’une légère brise souffle par la fenêtre et lui montre un tout autre croquis en faisant tourner les pages du carnet. Devon n’eut le temps de le voir que quelques secondes, mais elle le reconnut aussitôt. Il s’agissait du portrait qu’il avait fait d’elle alors qu’elle posait nue dans les draps de soie de leur lit. Elle y avait pensé quelques instants plus tôt et voilà qu’elle revoyait se dessin.
    Ce genre de choses pourtant banales poussait parfois à la réflexion. Souvent Devon se demandait si la vie n’était pas en faite composée de tout un tas de signes nous poussant dans une certaine direction. Si cette vision devait être vraie, alors la jeune femme serait forcée d’en arriver toujours à une seule et même conclusion. Tout la poussait à aller vers Milo, et bien qu’elle ne soit pas du genre à croire aux petits signes de la vie, parfois elle se demandait si tout ceci n’était pas une façon de lui faire réaliser que son avenir se tenait là, en face d’elle. Le destin les avait séparés pour que finalement ils se retrouvent…
    Quoi qu’il en soit, Milo s’était empressé de vite remettre la bonne page, préférant peut être évité que la jeune femme ne voit pas le dessin qu’il avait conservé. L’un des nombreux souvenirs vécus ensembles… Devon ne releva pas le petit « incident » et observa le croquis de la robe en question. Elle était magnifique, digne du talent de Milo qui avait toujours eut un gout incroyable en matière de mode. Ses créations avaient toujours fait rêver Devon qui ne se lassait pas de le voir dessiner encore et toujours. La robe en question semblait parfaitement épouser les courbes, ne pouvant ainsi que mettre en valeur les formes de la femme qui la porterait. Devon fut touchée de voir que Milo avait pensé à elle, et elle se voyait mal refuser, surtout qu’elle mourrait d’envie de l’essayer.
    La jeune femme n’avait jamais joué les mannequins à proprement parlé, mais il lui était déjà arrivé d’essayer les créations de Milo. La règle voulait que pour être belle, il faille souffrir, mais les tenues confectionnées par Milo étaient aussi belles qu’agréables à porter. Tout était prévu pour éviter certains désagréments propres à certains types de tenues et c’était là un point non négligeable des nombreux talents de Milo. Il avait réussi à réconcilier beauté et confort d’un claquement de doigt.

    - Elle est magnifique, une robe qui en fera rêver plus d’une !

    Répondit Devon dans un premier temps. Oui, la robe qu’il avait crée de ses mains était tout simplement splendide, mêlant élégance et raffinement et le tout avec une pointe d’originalité.

    - Dis moi ou et quand et j’arrive l’essayer. Ajouta la jeune femme en souriant. L’idée de porter cette robe lui donnait déjà envie d’y être.

    Devon leva son regard du carnet, reportant ainsi son attention sur Milo, et le souvenir du dessin qu’elle avait vu refit surface. Malgré le temps qui c’était écoulé, il l’avait conservé sur lui. Il aurait pu le jeter ou bien le mettre dans un coin pour ne plus l’en sortir, mais pourtant il l’avait toujours et le gardait sur lui… Une idée folle traversa alors l’esprit de Devon. Elle voulait recommencer. Elle désirait que Milo la dessine à nouveau, de la même façon qu’il l’avait fait à l’époque. Poser en si petite tenue n’était pas une chose que la jeune femme aurait fait avec n’importe qui, mais Milo était probablement la personne qui la connaissait le mieux, tout comme elle pouvait prétendre sans la moindre hésitation le connaître à la perfection. Devon connaissait chaque centimètre du corps de Milo pour avoir posé ses mains dessus de nombreuses fois, pour l’avoir parsemé de baisers, pour l’avoir tout simplement aimé…
    La jeune femme garda le silence un instant, continuant d’observer Milo. Accepterait-il de renouveler l’expérience, de revivre une scène du passé ? La jeune femme l’ignorait mais elle en avait tellement envie qu’elle n’hésita plus et décida de se jeter à l’eau.

    - Dessines moi à nouveau.

    Devon n’en dit pas plus, c’était inutile car elle savait que Milo comprenait là ou elle voulait en venir.
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Milo J. Reece
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Et si l'on rejouait toutes les scènes? _
MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyMar 14 Sep - 13:08

    - Dans deux semaines, répondit-il.

    C'était bien long, deux semaines. Mais après toutes les fois où il avait demandé à voir Gabrielle plus souvent, il s'était fait rembarrer. Alors il n'essayait même plus d'insister, se contenant de son week-end sur deux. Il avait l'impression de n'être qu'un figurant dans la vie de sa fille, qu'avec un tel rythme il ne pouvait pas avoir d'importance pour elle. Comment s'attacher à quelqu'un qu'elle ne voyait que si peu, comment en faire une partie importante de sa vie si après deux jours elle devait lui redire au revoir et s'en détacher. On ne pouvait pas demander cela à une petite fille de quatre ans. Mais Milo avait surtout peur qu'en perdant cette place qu'il devrait avoir dans son coeur, avec les années, la situation demeure la même et qu'au final, il ne connaisse pas vraiment sa propre fille, autant que elle le ne connaitra pas assez. On dit que l'amour d'un enfant est inconditionnel, mais après tout, un enfant est comme tout le monde, et il n'échappe pas à la règle du "loin des yeux, loin du coeur". Au final, son bout de chou lui filait entre les doigts.

    - Elle me manque aussi
    , glissa-t-il à cette pensée.

    Mais non, deux semaines, ce n'était pas si long. Et puis, pourquoi ne pourrai-t-il pas l'appeler? Cet idiot de Milo avait bien un téléphone, mais ne l'utilisait jamais pour la fonction principale: passer un coup de fil. Et jamais il n'appelait Gaby. Il devrait. Il allait s'y mettre d'ailleurs, c'était décidé. Ce soir, il allait l'appeler, histoire de savoir à quoi ressemblait la voix de sa petite fille au téléphone.
    Mais tout cela sera pour le soir. autant revenir au moment présent.

    Devon semblait partante pour une séance photo avec Milo, ce qui le ravit. Bon, il n'avait pas encore terminé la robe, mais il comptait bien le faire avant le passage de la jeune femme au studio.
    Peu de gens savaient qu'un studio photo de trouvait au dessus de la boutique. C'était un appartement que Milo avait acheté pour cet usage. Il aimait photographier lui même ses créations. Pas vraiment un fan de la délégation du travail, il faisait beaucoup de choses lui même avant de devenir professeur. Maintenant, il était bien obligé de laisser les autres faire pour lui, faute de temps. Le travail n'en était pas moins bien fait, et il n'en était pas moins fier. Pourtant, quand il déposait un croquis à la boutique afin que d'autres débutent les découpes, il avait cette petite déception de ne pas pouvoir mettre la main à la pâte avant les finissions. C'était la seule partie qu'il insistait pour s'en occuper. Car lui seul savait où chaque détail avait sa place et personne ne pouvait pénétrer son esprit pour cela. Alors ce bout de tissus, cette perle ou cette pierre qu'il ajoutait à la fin, qui n'était pas sur le croquis, sortie de nulle part, ou plutôt de sa tête, c'était lui et lui seul qui le faisait. Et alors, seulement à ce moment là, il était complètement satisfait de la création.
    Un dimanche sur deux, ceux où Gabrielle n'était pas là, il installait le studio photo pour un shooting des créations qu'il avait choisi. Et emballez, c'est pesé; à qui voudra.

    - A la fin de la semaine, samedi ou dimanche, comme tu préfères, dit-il avec un sourire. Tout dépend de si tu aimes le travail de groupe ou pas; d'autres mannequins seront là dimanche.

    Ca risquait même d'être un peu chaotique. Entre les mannequins, les rayons de vêtements et d'accessoires, la poignée de maquilleuses et d'assistants techniques, en général, il y avait à peine la place de se déplacer. Et ce malgré le fait que l'appartement n'était pas petit. Alors si Devon préférait un moment plus calme, le samedi était très largement conseillé.

    D'après Milo, ce petit courant d'air qui avait révélé la présence du dessin qu'avait fait le jeune homme de Devon était passé. Comme inaperçu, même si elle l'avait sûrement vu. Mais elle ne fit aucun commentaire, et cela le rassura.
    Mais alors qu'il pensait qu'ils allaient changer de sujet, la jeune femme lui fit une demande qui le laissa surpris une poignée de secondes. Il ne répondit pas, faisant simplement glisser le carnet vers lui. Il ne savait pas si cela était une bonne idée. Et si jamais, en dessinant à nouveau Devon, il ne ressentait plus la même chose que la première fois? Si cette sensation ne revenait pas? Il en avait peur. Cela le ferait douter; s'il se rattachait à des sentiments qu'il pensait avoir mais qui n'étaient plus? Et si, en réalité, il ne ressentait plus rien pour la jeune femme sans même le savoir, car trop accroché à des souvenirs qu'il ne voulait pas voir s'effacer? Si jamais il se rendait compte de cela, il ne savait pas comment il réagirait. Effrayé par cette perspective des choses, il fut tenté de refuser. Mais après tout, il n'y avait qu'en acceptant de revivre ce moment qu'il allait pouvoir mettre un véritable nom sur ses sentiments. Maintenant que le doute s'était installé grâce à cette simple demande, il devait remettre tout cela en place.
    A nouveau, il ouvrit le carnet à une page blanche. Le crayon fit un tour dans sa main avant que sa mine ne se pose sur le papier.

    - Interdiction de bouger, de cligner et de respirer à partir de maintenant, fit-il en lui adressant un sourire complice alors que son poignet glissait pour tracer un premier trait.

    Le premier avant bien d'autres.
    Jetant un coup d'oeil à travers les livres, Milo vérifia que la bibliothécaire n'allait pas lui hurler dessus et mit les pieds sur une autre chaise, puis le carnet de manière à ce que Devon ne puisse pas voir l'avancement du croquis.
    Le léger courant d'air qui se baladait dans la salle venait de temps en temps faire flotter les cheveux de la jeune femme. Le bleu de ses yeux brillait et le captivait toujours autant alors qu'il traçait aussi finalement que possible ses lèvres. A chaque fois qu'il relevait le regard, il ne pouvait s'empêcher de lui sourire. Puis il rebaissait les yeux sur son dessin, se disant qu'au final, rien ne valait la vision de Devon en personne, bel et bien réelle, devant lui.
    Un instant, il s'arrêta. Fixant la feuille, il se revint durant quelques secondes le jour où il avait fait le premier dessin de Devon. Il se souvint de cette lumière qui la rendait comme imaginaire. Trop belle, trop parfaite pour exister. Et pourtant, elle était là. Aujourd'hui encore, elle était devant lui. Et son regard sombre où l'on pouvait lire la nostalgie de ce moment passé et l'amour présent glissa jusqu'à rencontrer celui de la jeune femme.

    Le crayon glissa une dernière fois alors qu'il fonçait les yeux afin de leur donner cette petite lueur qui les rendrait plus réels. Milo vérifia une dernière fois avant de poser le carnet sur la table, entre lui et Devon.

    - Terminé, dit-il dans une sorte de murmure alors qu'il se replongeait une dernière fois quelques années en arrière, faisant mine de regarder par la fenêtre.

    Son coeur fit un bond quand il se rendit compte qu'il aimait Devon. Encore.
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Devon Campbell
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Et si l'on rejouait toutes les scènes? _
MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyMer 15 Sep - 15:28

    Comment les choses se seraient passées vis-à-vis de Gabrielle si Devon avait continué à faire partie de la vie de Milo ? Comme dans toute situation de ce genre, un procès était généralement nécessaire pour définir la garde de l’enfant. Milo avait pu obtenir le droit de voir sa fille tous les deux week-ends, mais en aurait-il été autant si il s’était marié avec Devon ? Cette dernière avait un passé assez délicat vis-à-vis de son alcoolisme, et ce point non négligeable aurait pu faire tout basculer dans l’hypothèse ou elle serait restée avec Milo. Comment aurait-elle vécu le fait d’être responsable de la perte des droits de Père de Milo… Probablement mal… Ce dernier et sa fille n’avaient pas à supporter les conséquences de ses erreurs à elle, et au fond son départ n’était pas plus mal. D’un côté elle avait peut être perdu l’homme de sa vie, mais elle avait permis à un père de voir son enfant, une chose sans prix.

    - Ces deux semaines vont vite passer et tu pourras vite la retrouver. Répondit Devon en souriant tendrement à Milo.

    Un détail revint alors à l’esprit de la jeune femme, faisant naitre une nouvelle question dans son esprit. Liz était-elle au courant du fait que Milo connaissait désormais la vérité ? Et si tel était le cas, qu’elle serait sa réaction vis-à-vis de Devon… Allait-elle se faire une joie de déballer son passé dans la presse histoire de la blesser en public ? Après tout elle avait utilisé sa propre fille pour se faire de la publicité, alors pourquoi hésiterait-elle à dévoiler le passé de Devon au grand jour… Ce qui faisait peur à la jeune femme n’était pas tant le fait de voir sa vie exposée dans la presse, mais plus la façon dont certains de ses amis les plus proches apprendraient la vérité.
    Pourquoi est-ce qu’elle ne leur avait jamais dit ? Devon se trouvait idiote d’avoir caché cette part de son passé aux gens qui comptaient le plus à ses yeux. Milo aurait dû être au courant depuis déjà longtemps, aussi bien que Joshua et ses meilleurs amis. C’est maintenant qu’elle se rendait compte de son erreur et elle comptait bien la réparer. Comment ? En disant simplement la vérité à ses proches. Son alcoolisme faisait partie de son passé, et même si le combat qu’elle menait contre l’alcool serait un combat à vie, elle pouvait prétendre avoir fait un bon bout de chemin. Pour le moment, le plus dur était derrière elle mais tout n’était pas joué, elle n’était pas à l’abri d’une rechute, bien qu’elle fasse tout pour lutter, même dans les moments les plus difficiles. Car après tout, quel alcoolique pourrait se venter de ne jamais être tenter, surtout quand tout va mal et qu’on en vient à se demander à quoi bon continuer, pourquoi se battre, et pour qui ? Devon s’était posée ces questions à deux reprises.
    La première fois s’était juste après avoir quitté Milo. La séparation avait été difficile, et renoncer à lui s’était avéré extrêmement compliqué. E ce moment là, Devon s’était mise à douter, cherchant désespérément une bonne raison de continuer à se battre. Finalement elle l’avait trouvé en plusieurs choses, ses études et ses amis étaient ses principales raison de continuer.
    La seconde fois avait eu lieu il y a quelques jours seulement, et c’était le fameux soir ou elle s’était violement disputée avec Joshua. Complètement perdue et bouleversée, elle avait été à deux doigts de craquer et de ruiner les efforts faits durant ces dernières années. Seulement, alors qu’elle portait son verre à ses lèvres, elle avait pensé à Milo, et cette pensée l’avait en quelque sorte remise dans le droit chemin.
    Ces deux fois ne laissaient pas de place à une troisième, car cette fois ci elle risquerait d’être sans appel.

    - Est-ce que Liz sait que je t’ai tout dit ? Demanda Devon après quelques minutes d’hésitation.

    Milo proposa alors deux jours à Devon pour la séance photo, sachant que le dimanche des mannequins seraient également présentes. Cette perspective ne mettait pas vraiment la jeune femme à l’aise, car elle ne se sentait pas de taille avec des femmes habituées à constamment poser devant les objectifs. Elle se sentait suffisamment en confiance pour le faire avec Milo, mais en petit comité, c'est-à-dire eux deux seulement.
    Devon faisait partie des jolies femmes, mais jamais elle ne s’était vu de cette façon. A ses yeux elle était quelqu’un de tout à fait basique, ne possédant rien de plus que la plupart des femmes. Prendre soin d’elle était un réel plaisir, mais elle ne passait pas son temps à se regarder dans les miroirs, se demandant lequel de ses profils était le mieux. De même qu’elle ne faisait pas attention aux regards des hommes se posant sur elle. Cet aspect de sa personnalité la mettait à l’opposé des mannequins travaillant pour Milo. Ces derniers avaient une parfaite conscience de leur beauté, de leur charme, de leur sensualité, et bien que Devon aime charmer, elle ne jouait que très rarement de son physique et préférer de loin jouer de sa personnalité.

    - Si tu n’y vois aucun inconvénient, je préfère le samedi. Répondit la jeune femme en souriant.

    Observant Milo en silence, Devon se demandait si ce dernier allait accepter ou non de la dessiner à nouveau. Pourquoi en avait-elle fait la demande ? Peut être parce qu’elle aimait partager ce genre de moment avec lui. C’était l’occasion de le voir à nouveau plongée dans un art qu’il maitrisait à la perfection. Devon aimait les expressions qui traversaient son visage lorsqu’il était concentré. Il semblait plongé dans son univers, et la passion enivrait son regard. Il aimait ce qu’il faisait et ça se voyait, il était évident que son métier constituait son univers.
    Un sourire se dessina sur le visage de Devon, lorsque Milo attrapa son carnet, et lui répondit de ne plus bouger, cligner ou même respirer. Respectant les consignes, la jeune femme pris soin de ne plus bouger, et observa en silence le jeune homme la dessiner. Milo prit soin de se positionner de telle sorte que Devon ne voit pas ce qu’il faisait, et il tarda à la jeune femme de voir le résultat final.
    Le regard de Devon se posa sur le visage de Milo pour ne plus le quitter. En cet instant, elle était libre de parcourir à nouveau les lignes de ce visage tant aimé. Son regard se posa tout d’abord sur la fossette creusant son menton. Devon adorait cette fossette typiquement caractéristique du jeune homme et sur laquelle elle avait déposé des centaines de baisers. Puis tout doucement, son regard remonta jusqu’à la bouche de Milo. Lorsqu’il était concentré, il avait tendance à se mordre la lèvre inférieure, un tic qu’elle trouvait craquant. Le regard de Devon continua de parcourir son chemin, longeant les courbes de la mâchoire du jeune homme. Ses traits étaient fins mais ils ne manquaient pas de masculinité, de virilité. La jeune femme aimait autant lorsqu’on pouvait commencer à voir apparaître une barbe naissante, que lorsque sa peau était nue et particulièrement douce. Tantôt enfant, tantôt homme, Milo pouvait dégager plusieurs aspect de sa personnalité qui faisaient à chaque fois craquer la jeune femme. Devon continua sa course, pour poser son regard sur les cheveux du jeune homme. Combien de fois elle avait passé ses mains dans les cheveux de Milo, un geste qu’elle faisait souvent lorsqu’ils étaient ensembles blottis l’un contre l’autre. Le regard de Devon termina sa course lorsqu’elle croisa le regard du jeune homme. On dit que les yeux sont le miroir de l’âme, et s’il y a une chose qu’elle aimait plus que tout chez Milo, c’était sans aucun doute son regard. Bien que Milo ne laisse parfois paraître aucune émotion, ses yeux parlaient pour lui, et Devon aurait pu s’y perdre à mainte reprise. Ils étaient le reflet de l’âme de Milo, et la jeune femme aimait y déceler le moindre sentiment. Son regard resta figé sur celui de Milo, et une fois de plus elle tenta de déchiffrer ce qu’il pouvait ressentir. Elle connaissait ce regard pour l’avoir vu à maintes reprises se poser sur elle, et elle ne put s’empêcher de se demander si ce qu’elle voyait était de l’amour. A vrai dire elle désirait que ce soit le cas. Devon se sentit frissonner sous le regard de Milo qui continuait de la dessiner.
    Une fois son dessin terminé, Milo déposa son carnet sur la table et Devon quitta à regret le visage de Milo pour porter son attention sur le portrait qu’il venait de faire d’elle. Ce dernier était tout simplement magnifique et une fois de plus, Devon fut admirative des talents du jeune homme.

    - Je suis admirative quand je vois le talent avec lequel tu arrives à parvenir à de tels résultats, tu rendrais n’importe lequel de tes modèles magnifique.

    Le sourire aux lèvres, Devon reporta son attention sur Milo.

    - Si un jour tu as le courage de me donner des cours, je suis preneuse ! Parce que question dessin j’ai de gros progrès à faire. Si je tente de faire un lapin, le final ressemblera plus à une vache ! Plaisanta la jeune femme.

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Milo J. Reece
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Et si l'on rejouait toutes les scènes? _
MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyMer 15 Sep - 20:52

    Le jour où Devon était venue à son appartement fut l'une des rares fois où Milo vit la jeune femme pleurer. C'était une vision qu'il n'avait pas supporté. La voir souffrir, si fragile, l'avait bouleversé. A ce moment, lui-même n'avait plus su quelles émotions le traversaient. Mais il n'avait pas pu tenir, il n'avait tout simplement pas réussi à ne pas réagir. Son coeur s'était fendu, comme s'il avait eu mal pour elle.
    Il se souvint d'une fois où elle s'était effondrée de cette manière. Il ne saurait dire pourquoi, cela n'avait plus tellement d'importance à ce jour. A l'époque où ils étaient ensemble, passionnés et fusionnels, il vit dans son regard les larmes avant qu'elles ne roulent sur ses joues pales et ses yeux si bleus rougir de tristesse alors qu'elle couvrait son visage à l'aide de ses mains comme pour contenir cette vague d'émotions, ce trop plein de chagrin. Il se remémora l'instant où il sentit son coeur fondre et éclater, morceaux par morceaux, en voyant là son amour pleurer à chaudes larmes alors qu'il se sentait tellement désarmé, dans l'incapacité de faire quoi que ce soit pour l'aider, à part d'être là. Il s'était doucement approché d'elle alors que la nuit commençait à tomber, et la prit dans ses bras avec la plus grande des délicatesses. Comme une poupée en porcelaine, aussi fragile qu'elle l'était à cet instant, et comme si, à tout instant, elle pouvait se briser en mille morceaux s'il la serait trop fort, la blottissant pourtant contre lui, la protégeant du monde extérieur. Il était là pour elle, il l'avait toujours été. Fou amoureux, il était difficile de savoir ce qu'il n'aurait pas fait pour ses beaux yeux. Mais aujourd'hui, il pouvait mesurer, plus ou moins, la taille des sentiments qu'elle avait eu pour lui à l'époque. Car Devon était partie pour lui, par amour. A son tour, elle avait voulu le protéger, lui et Gabrielle. Elle s'était mise de côté afin de leur épargner des déboires, et même s'ils arrivèrent quand même malgré tout, le geste était là; elle l'avait aimé au point de sacrifier cette possibilité d'accéder au bonheur, et penser à cela réconforta Milo. Cette idée lui fit chaud au coeur, et il se demanda comment est-ce qu'il n'avait pas pu y penser avant. Mais cela aurait été impossible, il n'était pas en mesure de comprendre en ce temps là. La vérité lui avait échappé toutes ces années où il avait demeuré dans l'incompréhension totale de cet acte. Et maintenant que tout était clair, le souvenir de ce mariage annulé ne lui semblait plus aussi pénible; au contraire. Il avait eu la plus grande preuve d'amour qu'il soit, il en était heureux.

    - Non, Liz ne sait pas, répondit-il. J'évite d'avoir à lui parler, et encore plus d'avoir à m'embrouiller avec elle.

    Il avait eu assez d'ennuis comme ça, autant ne pas aller en becter d'autres dans sa main. Et puis, à quoi cela lui servirait de dire à Liz qu'il était désormais au courant de tout? Cela ne changera pas le passé, ne les éloignera pas plus -car il était difficile de creuser fossé plus profond que celui qui les séparait- et n'allait pas non plus les rapprocher. Autant ne pas perdre son temps en disputes inutiles au téléphone. D'autant plus que Milo n'aimait pas les téléphones. Il préférait discuter en face avec les personnes, et même si cela paraissait vieux jeu, il aimait recevoir des lettres plutôt que des textos. Mais de nos jours, tous ces gadgets deviennent indispensables pour exister. Alors il avait un portable dernière génération qu'il n'utilisait jamais, et un ordinateur dernier cri qui prenait la poussière. De bons investissements en résumé.

    Le choix de Devon se porta sur le samedi. Milo s'en doutait bien, mais il avait tout de même posé la question. Sait-on jamais, les gens changent avec le temps; la jeune femme aurait pu apprécier l'ambiance d'un véritable shooting à cent à l'heure maintenant. Mais apparemment, il est des choses qui demeurent, que le temps ne saurai changer. Il ne semblait pas à Milo que Devon avait beaucoup changé malgré les années. Elle avait évolué, elle avait grandi, gagné en expériences et approfondi ses opinions, mais elle restait Devon, elle n'était pas ireconnaissable. Toujours elle-même, toujours franche, toujours déterminée. Seul son coeur avait changé de direction, pour Joshua. Parce qu'il est des choses, finalement, que le temps change quand même. Et Milo n'espérait plus trop que son coeur change à nouveau. Il saurait se contenter de la place qu'elle voudrait bien lui accorder, même si cela ne le satisfera jamais, il le savait bien. Mais tant qu'il avait encore droit à ses sourires et à ses regards, il ne pourrait pas se plaindre de sa condition.

    - Va pour samedi, dit-il avec un sourire. Viens à l'heure que tu veux, j'y serais sûrement toute la journée. C'est juste l'appartement au dessus de la boutique; impossible de te perdre.

    Il ajouta un léger clin d'oeil amical.

    ***

    Le dessin était entre les mains de Devon. Achevé et imparfait, il était pourtant réussi. Milo n'en fut pas fier sur le coup, comme il pouvait l'être avec n'importe quel autre dessin ou création portant sa signature. Il demeura perplexe un instant. Dans ce dessin, il avait mit quelque chose qui sembla lui manquer tout à coup. De l'émotion. Alors que dans ces yeux crayonnés sur le papier se lisaient absolument tout ce qu'il ressentait pour son modèle, cette Muse qu'il avait en la personne de Devon, son visage fut frappé d'impassibilité. Comme beaucoup trop souvent, il ne tenait pas à ce que l'on puisse voir à quoi il pensait. Et cette fois, afin de ne pas être trahi par ses yeux sombres, il avait tourné la tête vers la fenêtre donnant sur la rue où il vit une jeune femme avec une poussette passant qu'un trottoir à l'autre avec toute l'attention du monde, vérifiant trois, cinq fois, qu'aucune voiture n'allait apparaitre, sortie de nulle part, pour la faucher, elle et son enfant. Milo espéra que c'était ainsi que se comportait Liz avec Gabrielle. Mais ses pensées se tournèrent à nouveau vers Devon. Elle articulait quelque chose qu'il n'entendait qu'à moitié. Il était tellement absorbé par cette idée qu'il avait, cette évidence qui lui échappait cruellement; il avait le bonheur sous les yeux, l'amour pour modèle, et si peu de moyens de l'atteindre. Elle était là tout en lui tournant le dos. Milo avait beau ne pas croire en l'amour unique d'une vie entière, il savait pourtant, parfaitement, que jamais il ne saurai aimer quelqu'un autant qu'il aimait Devon.
    Une voiture passa, klaxonnant un piéton aventurier, ce qui sortit le jeune homme de ses pensées pour de bon. Il entendit Devon parler et plaisanter avec légèreté. Il lui sourit, laissant son regard glisser sur la jeune femme.

    - Je serais malheureusement incapable de te donner des cours, vu que je n'en ai pas pris. Mais ça doit être admirable de savoir transformer un lapin en vache, dit-il comme s'il s'agissait d'un miracle, d'un don, comme s'il s'imaginait un chef d'oeuvre d'art moderne.

    Jetant un coup d'oeil au dessin qu'il venait de faire, il ajouta:

    - Si tu l'aimes, je te l'offre.

    Lui, il en avait déjà un d'elle. Et il voulait qu'elle ai une sorte de souvenir de lui, qu'elle puisse lire ses sentiments pour elle à chaque regard qu'elle posera dessus, qu'elle n'oublie pas. Qu'elle ne l'oublie pas.
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Devon Campbell
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MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptyJeu 16 Sep - 12:42

    Quelque chose de nouveau était en train de voir le jour entre Devon et Milo. Le revoir après son départ avait fait remonter un tas de souvenir, et être en la présence du jeune homme était au départ une idée la mettant assez mal à l’aise. Ils avaient partagé beaucoup de choses et malgré leur amour partagé, elle était partie le jour de leur mariage. Ce départ précipité n’avait fait qu’accroitre son sentiment de gène la première fois qu’elle l’avait aperçue dans les couloirs de l’université. Elle était partie, ne l’avait plus revu et il était là, juste en face et en train de discuter avec une élève. Sur le coup, le revoir avait été un tel choc que Devon avait fait aussitôt détour pendant que Milo discutait avec une élève. Le revoir était déjà difficile et elle ne s’était pas sentie prête à affronter son regard. En réalité elle avait peur de la réaction du jeune homme. Que pensait-il d’elle ? Est-ce qu’il la détestait ? Un seul regard de Milo aurait suffit à ce qu’elle connaisse les réponses à ses questions, mes ces dernières lui faisaient trop peur et elle avait rebroussé chemin. Pendant plusieurs mois elle avait eu peur de le croiser, qu’il la voit en présence de Joshua, que sa haine pour elle ne cesse d’augmenter et c’est pour cette raison qu’elle avait passé l’année à tenter de l’éviter au maximum.
    Pour compliquer davantage les choses, à partir du moment où elle avait révélé la vérité concernant son passé avec Milo à Joshua, ce dernier s’était mis à changer. Il avait l’air heureux d’avoir en quelque sorte gagné l’amour de l’ex petite amie de celui qui détestait le plus, malgré leur ancienne amitié. A partir de ce moment là, Devon avait commencé à se sentir l’objet d’un jeu, un jeu qui ne lui plaisait pas. Etre exposée tel un trophée n’avait rien de gratifiant à ses yeux, bien au contraire, et cette situation était source de dispute entre elle et Joshua. Elle avait beau aimer le jeune homme, ce dernier était trop occupé à se pavaner à ses côtés pour vivre leur histoire.
    Quoi qu’il en soit, les choses prenaient une tournure différente entre Devon et Milo. Etre en sa présence n’était plus difficile car à présent elle savait qu’il ne la détestait pas. Cette révélation avait été un véritable réconfort pour Devon, et désormais elle arrivait à se sentir de plus en plus à l’aise lorsqu’elle se trouvait avec le jeune homme. Elle ignorait si elle pouvait qualifier cette nouvelle relation comme étant de l’amitié, mais le fait que Milo refasse à nouveau parti de sa vie la rendait tout simplement heureuse. Certes elle ressentait bien plus que de l’amitié pour lui, mais les choses étaient bien trop compliquées pour qu’elle décide de quoi que ce soit par rapport à sa situation amoureuse. De plus, Milo avait une vie et elle ne voulait pas lui demander de l’attendre, elle l’aimait, mais ne voulait pas le voir malheureux à cause d’elle.

    Savoir que Milo n’avait rien dit à Liz réconforta Devon. Cette dernière venait de prendre conscience qu’elle se devait de dire la vérité à ses amis les plus proches et bien évidemment à Joshua. Son alcoolisme faisait partie de son passé et le cacher ne servait à rien. Il était grand temps qu’elle se libère de se secret, tout du moins avec ses proches.
    Devon réalisait le déclic qui venait de se produire dans sa vie depuis ce fameux soir ou elle était allée voir Milo sur un coup de tête. Tout d’abord en lui faisant face, elle avait en quelque sorte fait face à son passé. De plus, dire la vérité à Milo était en réalité une façon de pouvoir enfin tourner la page et ne plus penser à ce qu’il c’était passé. Bien entendu, cela ne signifiait pas tirer un trait sur Milo, non, juste recommencer quelque chose de nouveau, sur de nouvelles bases. Devon avait besoin de lui dans sa vie et elle s’en était réellement aperçue depuis ce fameux soir. Milo avait une place importante dans sa vie et elle ne voulait pas l’en exclure, plus maintenant, plus après tout ce temps. Elle l’avait en quelque sorte perdu une fois et ne voulait pas que cette situation se répète. Elle avait conscience du fait que Joshua risquait de très mal prendre cette amitié naissante, mais Devon ne voulait rien entendre à ce sujet. Elle formait un couple avec ce dernier, elle l’aimait, mais elle n’accepterait en aucun cas qu’il lui dicte qui voir et qui ne pas voir. Il détestait peut être Milo, mais tout ceci les concernait à eux et non à elle.
    Au final, Devon avait pris une certaine distance vis-à-vis des chamboulements qui venaient secouer sa vie. Elle aimait Joshua, bien que leur relation se dégrade, et elle aimait Milo avec qui elle était en train de construire quelque chose de nouveau. Cette sorte de nouvelle amitié lui était en quelque sorte vitale et elle était certaine d’une chose, elle n’y renoncerait pas. En ce qui concerne Joshua, Devon voulait leur laisser un peu de temps, qu’elle voit s’il y avait encore quelque chose à sauver. Si un jour elle venait à le quitter, ce ne serait en aucun cas pour un autre homme, mais seulement parce que plus rien n’était possible entre eux.
    Devon savait désormais ou elle allait, et la peur avait en partie disparue. Elle savait que les prochains mois risquaient d’être assez difficiles, qu’elle devrait faire des choix, mais désormais elle s’y sentait en quelque sorte préparée.

    La voix de Milo ramena la jeune femme sur terre et cette dernière l’écouta lui expliquer pour le samedi. Le studio photo était juste au dessus de la boutique, elle n’aurait donc aucun mal à s’y rendre.

    - D’accord, je pense que je serais là en fin de journée. A cause des cours j’ai trois tonnes de travail et je pense que l’intégralité de mon samedi va être consacré à prendre de l’avance sur ce que j’ai à faire. Et comme ça cette fin de journée me permettra de me changer les idées, et je pense que j’en aurais besoin ! Répondit Devon en souriant.

    Milo semblait perdu, comme ailleurs et l’expression de son visage montrait clairement qu’il désirait cacher ce qu’il ressentait en cet instant. Devon le connaissait par cœur et elle savait que lorsqu’il prenait ce masque d’impassibilité, c’était pour ne pas que l’on voit ce qu’il ressentait. Ne désirant pas le mettre mal à l’aide, la jeune femme hésitait à lui demander si quelque chose le tracasser. Elle se souciait de savoir si quelque chose n’allait pas, mais elle n’était pas certaine d’être en quelque sorte en droit de lui demander. Milo regardait à travers la fenêtre, et bien qu’elle regarde le dessin qu’il venait de faire d’elle, elle ne perdait pas un seul instant de ce qu’il se passait.
    Alors qu’elle allait enfin se décider à lui poser la question qui lui brulait les lèvres, Milo reporta son attention sur elle, lui répondant qu’il ne pouvait pas donner de cours vu qu’il n’en avait jamais pris, avant d’ajouter que ça devait être admirable de transformer un lapin en vache, ce qui fit sourire Devon.

    - Qui sait, peut être qu’un jour je t’apprendrais à réaliser un tel prodige. Répondit-elle sur le ton de la plaisanterie.

    Milo lui proposa alors de lui offrir le dessin qu’il venait de faire d’elle, un présent qu’elle ne pouvait en aucun cas refuser, trop contente d’avoir quelque chose de lui.

    - Merci beaucoup, je le conserverais avec soin. Répondit-elle en lui souriant.

    Devon laissa le silence s’installer durant quelques minutes, avant de se jeter à l’eau.

    - Tu me sembles bien perplexe. Je connais cette expression… Quelque chose ne va pas ?

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Milo J. Reece
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MessageSujet: Re: Et si l'on rejouait toutes les scènes?   Et si l'on rejouait toutes les scènes? EmptySam 25 Sep - 13:43

    Il est rarement de chose plus frustrante que de chercher à se vider la tête sans y parvenir. C'est comme se coucher le soir et attendre le sommeil durant des heures, l'esprit envahit par des questionnements incessants empêchant nos yeux de se fermer. Milo ne voulait qu'une chose; pouvoir se persuader qu'il allait savoir se contenter d'un statut d'ami, par lequel il n'était jamais vraiment passé avec Devon, jusqu'à ce que cela devienne une réalité. Mais en quelques minutes, il avait fait un bond dans le passé, à l'époque où ils étaient deux jeunes passionnés. Il était revenu en arrière; un matin d'été en Californie, quand il s'était éveillé auprès d'une si belle Devon endormie, sa future femme, magnifiée par les rayons du Soleil perçants à travers les rideaux et caressant de leur légère chaleur son doux visage. Il la dévorait des yeux, encore allongé près d'elle, admirant de ses yeux clos jusqu'à la courbe de son nez et la forme de ses lèvres. Il se sentait comme un ermite dans un musée, découvrant la beauté pour la première fois face à la plus grande des oeuvres d'art de son regard émerveillé, sombre et éclairé par les étoiles de l'admiration. Quelques minutes plus tard, silencieux afin de ne pas la réveiller, Milo, son carnet de croquis dans les mains, griffonnait, grattait le papier. La Belle s'éveilla et en quelques simples mots, elle avait inscrit dans leur histoire commune l'un des chapitres les plus inoubliables, où noir sur blanc il est inscrit ceci; le jeune homme l'observa prendre la pose et prit son crayon. Il réunit tout son talent et ses sentiments pour les mettre dans ce dessin qu'elle lui demandait. Et que, encore aujourd'hui, il conservait précieusement. Lorsque était venu le temps de tourner une page de sa vie, Milo avait jeté l'ancien carnet de ses rêveries. Mais il avait arraché ce croquis pour le garder, et ne s'en séparait pas malgré les années qui défilaient. C'était le souvenir matériel d'un moment inoubliable, plus fidèle à la réalité qu'une photographie, gravé dans sa mémoire, fixé sur le papier. Milo avait revécu cet instant; ce qui n'était qu'un souvenir était redevenu réel pendant un temps et l'avait envahit. Malheureusement, cela lui avait fait se rendre compte de ce qui était déjà évident; Milo était terriblement amoureux.
    Jusque là, il n'avait simplement pas sû digérer les évènements passés et oublier ses sentiments, sans avoir la certitude qu'ils existaient encore bel et bien. Désormais, ils refaisaient surface et cela le troublait.
    Il savait parfaitement que cela se lisait sur son visage, dans son regard, son attitude. Devon le connaissait par coeur; toutes ses expressions, ses tics et manies, tous les petits trucs pour le déchiffrer et lire en lui comme dans un livre ouvert. Par coeur. Elle savait bien que lorsqu'il ressentait des sentiments qu'il ne voulait pas laisser voir aux autres, il se trahissait tout seul, croyant que le masque de l'impassibilité je-m'en-foutiste allait le sauver. Car tout se devinait dans son regard sombre, et cette expression était celle de la fuite. Il ne voulait pas être vu troublé, malheureusement amoureux, et que la jeune femme puisse savoir tout le mal qu'il avait se trouver dans la situation qu'était la sienne. Milo voulait, sincèrement faire l'effort pour elle, reprendre au départ, refaire les bases. Dieu seul savait à quel point il était epli de l'espoir qu'un jour, tout pourrai reprendre entre eux. Il n'arrivait pas à accepter cette "défaite" cet échec dans sa vie. Mais, violemment, il se souvint d'une phrase que Devon lui avait dit quand elle était venue à son appartement. Elle aimait Joshua, malgré et contre tout. Elle l'aimait, et lui faisait partie du passé. Or, une caractéristique de la jeune femme qui avait plu à Milo à l'époque était que, comme lui, elle allait de l'avant, elle arrivait à le suivre dans ses folies à cent à l'heure. Alors voilà; il était resté sur le bas côté, mais Devon avait avancé. Il semblait peu probable qu'un jour il puisse la rattraper.
    C'était comme courir à perdre haleine après un train. Désespéré, complètement idiot, illogique. Le train ne s'arrêtera pas pour vous. Or, le jeune homme était un idiot illogique semblait-il, tant il avait couru après ce train pour finalement s'y agripper. Sauf que Joshua lui écrasait les doigts. Il n'était pas sûr de faire le poids.

    - Non, pas du tout. Tout va bien.

    Milo avait honte tout à coup; il tentait de mentir à Devon et savait parfaitement qu'elle le connaissait trop bien pour savoir que ce n'était pas la vérité. Alors, bien plus franc, il se reprit;

    - Je n'ai pas envie d'en parler.

    Ou plutôt, cela ne plairait pas à la jeune femme s'il en parlait. Autant garder ses craintes, ses pensées, son illogisme pour lui-même, puisque après tout, cela ne regardait que lui.

    Sauvé par le gong; une sonnerie retentit. Celle de la reprise des cours. D'un geste vif et efficace, Milo rangea ses affaires dans son sac. Il devra vraiment en changer; celui-là était vraiment trop hideux. Voilà le seul détail qu'il détestait dans son travail; le sac, la sacoche, ce truc affreux et encombrant, mais indispensable.
    En une paire de secondes, le sourire de Milo était réapparu.

    - Il est temps d'y aller, dit-il, comme soudainement tout heureux.
    - Monsieur Reece!

    Comme sortie de nulle part, la bibliothécaire atterrit juste derrière le jeune homme. Elle le fusillait du regard et déjà Milo se sentait refroidit et rigidifié, tel le cadavre qu'elle allait faire de lui si elle continuait de lui aboyer dessus.

    - On arrête de fricoter et on...
    - Non mais, non, coupa-t-il, C'est pas du tout ce que vous pensez!

    Elle lui lança le pire regard noir de l'histoire des pires des regards noirs.

    - Filez en cours vous deux!

    La queue entre les pattes, Milo s'exécuta sans un mot de plus. Devon à côté de lui, ils sortirent tous deux de la bibliothèque universitaire. Lui adressant un regard du coin de l'oeil, le jeune homme retint un rire. Cette vieille pie était une caricature vivante.
    Une fois dehors, il se tourna vers Devon et lui fit un clin d'oeil;

    - A samedi alors!

    Il lui fit une bise, simple et rapide. Amicale. Puis il pressa le pas; il n'était peut-être pas élève, mais cela n'excusait pas le retard. Il se retourna une fois pour voir Devon s'éloigner... et la bibliothécaire lui faire signe depuis son bureau que s'il ne se bougeai pas, elle allait le poursuivre et le faire avancer par des moyens que Milo ne tenait pas vraiment à connaitre. Il courut jusqu'à l'angle du couloir pour fuir la menace 'Alien' et se rendit plus tranquillement à son cours.
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