Et il vécu heureux en ayant ce qu'il voulait.... Vraiment ? [PV Cameron C.]

Cameron Campbell-Archer Blackstone

Et il vécu heureux en ayant ce qu'il voulait.... Vraiment ?

Archer sorti de l'internat à la bourre (comme toujours depuis qu'il y était). Il avait déjà oublié de se lever pour ses cours de la matinée, si en plus il ratait le déjeuner, il ne lui restait plus qu'à aller se recoucher et dormir jusqu'au soir ! Ainsi, il aurait peut-être raté une journée de travail mais au moins, il serait en forme pour une nuit de folie !
Ce genre de nuit lui manquait d'ailleurs. Cela faisait trois jours qu'il avait repri les cours -avec pas loin de trois semaines de retard par rapport aux autres ne l'oublions pas !-, et autant de nuits qu'il n'avait pas fait la bringue. L'internat serait-il parvenu à calmer notre extravaguent fêtard ? Non, non, non, surement pas ! Archer s'était juste attaché à faire bonne figure au moins la première semaine afin de ne pas se faire renvoyer tout de suite. Sa mère ne le supporterait pas et le jeune homme ne voulait pour rien au monde lui faire de la peine ou lui donner une raison de se lamenter sur son compte.
Enfin, malgré ses bonnes résolutions en vigueur pour cette première semaine de rentrée, Archer avait tout de même réussit à « malencontreusement omettre » de régler son téléphone portable pour se réveiller ce matin...
En même temps, commencer une journée à 8h !!! C'est impensable ! Ils sont fous ces médecins !
L'une des lanières de son sac étant cassée, l'étudient le tenait à la main lorsqu'il se dirigea vers le réfectoire. Pour l'atteindre, il passa par l'extérieur et devant le complexe sportif. Il s'arrêta un instant afin de regarder un peu à quoi il ressemblait. Le sport lui manquait. Il avait fait du tennis mais jamais que pour s'amuser avec ses amis ou avec sa mère. Son niveau n'était pas très élevé mais il avait tout de même une assez bonne frappe de balle. Et puis la natation aussi. Il avait aimé ce sport et s'était même inscrit en club. Se souvenir le fit sourire. À 14 ans, le petit Archer était passé devant une piscine municipale dont les murs n'étaient en fait que d'immenses baies vitrées. Là, il avait vu les plus belles filles qu'un adolescent pubère pouvait imaginer : grandes, aux cheveux blonds délavés, avec des corps magnifiquement sculptés et mis en valeurs par des maillots de bain. Aussitôt, il avait voulu s'inscrire ! Le lendemain, il assistait à son premier cour... entouré de garçons de son âge. Rien du tout de ce qu'il avait imaginé ! Mais aucune de ses crises d'enfant gâté n'étaient parvenues à faire fléchir sa nourrisse et il avait dû continuer. Peu après, il s'était vu devenir un bon nageur. Dans sa véritable chambre, il devait encore y avoir d'ailleurs les quelques coupes et médailles qu'il avait remporté lors de petites compétitions.
Toutefois, ce n'était pas à la natation qu'il voulait se remettre. Mais à la lutte. Archer se souvenait très bien des espèces de « fight club » auquel il allait secrètement se défouler lorsqu'il vivait aux États-Unis. Il n'avait rien trouvé de tel à Lyon et n'avait pas encore pu en chercher dans Paris. Mais il n'avait pas grand espoir. Toutefois le jeune homme se promit d'aller voir quels sports étaient proposés par l'université. Mais pas aujourd'hui... il avait trop la flemme ! Demain,... si il y pensait !
Il se remit en marche. Il y avait pas mal d'étudiants dans le parc. Ils lézardaient, profitaient du court laps de temps de pause qu'offrait l'heure du repas pour s'exposer aux quelques rayons du soleil que l'automne pouvait encore offrir.
Parmi tous il la vit : cette espèce de petite chose rousse, ce petit bout de femme d'à peine un mètre soixante qui pourtant dépasser toutes les autres. Un sourire se dessina sur son visage.
Il ne savait pas comment elle s'appelait, ne savait pas quel âge elle avait ni même ce qu'elle étudiait. Mais il l'avait déjà croisée ou aperçue au loin sans pourtant jamais pouvoir la manquer. Elle était différente des autres, avait une façon de marcher particulière, ne parlait comme personne avec ce léger accent semblable au sien : elle aussi était une expatriée ! Enfin, on ne pouvait pas non plus dire que l'Amérique était le pays d'Archer ! Il avait tellement vécu partout !
Pour en revenir à la jeune fille, tout en elle attirait le regard et le retenait. D'ailleurs le grand brun savait qu'il n'était pas le seul à la regarder. De nombreuses fois il avait surpris les regards d'autres mâles confluant tous vers le même point.
Cette fille, il fallait absolument qu'il l'ait ! Comme toutes les autres d'ailleurs ! Car Archer présentait un trait bien particulier : il aimait les femmes. Mais pas seulement les belles ou les grandes... non, toutes ! Petites, grandes, minces ou aux formes plus généreuses, les timides, les boudeuses, les souriantes, les extraverties... toutes ! Il était ce que l'on pouvait appeler un Don Juan. Mais pas un salop ! Son attitude envers la gentes féminine n'avait rien de grossière ou de déplacée et il ne méritait pas ce qualificatif. D'ailleurs, personne ne l'avait jamais traité de salop !
Mais pour l'instant, c'était elle qu'il voulait ! Et il l'aurait ! De cela il en était certain ! Pas qu'il se considère comme une bombe atomique, quoi que, quand on est habitué à obtenir toutes les faveurs grâce à un sourire, votre égaux ne va pas en diminuant !, mais aussi et surtout, il n'avait pu manquer le petit air coquin de la fameuse demoiselle. Dans le fond, elle était peut-être comme lui. Il s'en moquait après tout. La seule chose qu'il voulait, c'était de l'avoir justement. Juste une fois et dans la journée si possible ! Ou au moins, le plus vite possible ! Il n'était pas de ces garçons qui aiment voir des petits jeux de séductions s'installer et s'éterniser. Lui, lorsqu'il désirait quelque chose, il fallait absolument qu'il l'obtienne le plus vite possible. Après, finit ! Cela lui passait et il se concentrait sur autre chose. Même s'il demeurait toujours partant pour continuer les relations qu'il instaurait et réglementait alors. Mais pour l'instant ! Humm ! Son imagination ne pouvait s'empêcher de s'enflammer dès qu'il la voyait.
Plongé dans ses pensées il ne remarqua même pas que ses jambes l'avaient conduite dans le bâtiment du réfectoire. Il n'y avait que son ventre qui avait pu les guider aussi infailliblement ! Car lui-même aurait été incapable de trouver la salle de restauration aussi rapidement !
Mais soudain, alors qu'il se déplaçait sans prendre bien garde à ce qui l'entourait, il entra dans quelqu'un. Totalement prit au dépourvut, Archer dû baisser le regard pour voir qu'il lui était rentré dedans, dans elle ! Cette fille remarquée mais pourtant inconnue ! Un large sourire charmeur éclaira son visage.
Pour que les choses soient aussi bien faites un dieu existe forcément ! Pensa-t-il. Et il faudra que je pense à le remercier !... un de ces jours !
Aussitôt après avoir vu de qui il s'agissait, le jeune homme se recula d'un pas et s'écarta de la ligne de passage de l'inconnue si désirée. Il s'inclina poliment sans perdre son sourire en coin.

- mademoiselle, mes excuses se mêlent à mes hommages !

Elle était dehors et maintenant ici... l'aurait-elle suivi ? Cela n'était pas rare de voir une fille suivre un garçon. Les yeux d'Archer la fixaient intensément. Première rencontre... comment se passerait-elle ?

Archer & Cameron
ft. Kevin Zegers & Jessica Stam

Il faisait beau, il faisait chaud...

Et dire que l'on était qu'en avant-midi! Un léger soupir s'empara de moi alors que je m'éventais du mieux que je le pouvais à l'aide d'un bouquin que je tenais jusque là à la main. Seul point agréable quant à cette impitoyable chaleur, la climatisation de l'école faisait défaut. Quoi, vous rechignez ? Regardez autour de vous, que des mecs en sueur, laissant entrevoir leurs puissants pectoraux. Miam! C'était pour la moi le meilleur temps pour faire mes emplettes. C'était diablement une journée pour profiter de la plage, de la piscine, faire un tour en décapotable, de moto, ou encore pour passer la journée à l'ombre, dans un lit ; agréablement accompagnée s'entend. Malheureusement, j'avais cours. Alors, je pouvais dire adieu à ces milles et un projets des plus excitants... à moins que je ne décide au dernier moment de sécher les cours. De toute façon, qui était intéressé par l'Histoire de la mode ? Hum, l'idée devenait de plus en plus tentante. Vilaine, vilaine; Oh, vilaine Cameron!

Ne me restait plus qu'à me trouver un mec, beau, grand, fort et séduisant qui serait prêt à supporter mes plus folles envies. Un mec volontaire ? Trop facile! Qui concordait avec mes désirs, beaucoup moins. J'étais belle, sauvage, garce et caractérielle; vous ne vous êtes jamais rendu compte que les mecs ne sont qu'irrémendiablement attirés par ce genre de fille ? Bref, il ne me restait plus qu'à piger parmi le troupeau, mais comme spécifié précédemment; je suis très sélective. Véritable vautour, je déambulais dans les couloirs à la recherche de la perle rare. Ici et là, j'offrais de mielleux sourires, me réservant ainsi mentalement pour la prochaine fois quelques étalons. J'aimais être regardée et admirée, voir même détestée. A côté de la votre, il n'y a pas à dire, ma vie est pimentée, et je ne m'en plaint aucunement. On a qu'une vie, et on ne la vie qu'une fois. Pour ma part, je la vie à 200%! Alcool, sexe et scandale allaient de paire avec moi.

Un nouveau soupir me pris le corps. Aucun mec potable dans la cafétéria; demi-tour de 180 degrés. Sans plus de cérémonie, mes prunelles bleues aussi acérées que celle du faucon tombèrent sur...

» Aie!
» Mademoiselle, mes excuses se mêlent à mes hommages !
» Ouais! Eh bien, t'étais mieux de t'excuser. Regarde où tu mets les pieds.

Enfin, je pouvais bien parler! N'empêche, Cameron Campbell faire des excuses? Quand les poules auraient des dents. Cela me permettait par le fait même de le tester, voir même de le classer; rebus, mouton, bien, étalon, ou intéressant. Les meilleures classes étant bien entendues les "étalons" (sexe, alcool, sexe...) et les "intéressants" (ceux que je pouvais me permettre de considérer comme mon égale; encore jamais rencontré d'être pouvant être dans cette classe toute particulière). Je replaçai nonchalamment ma longue chevelure rousse tout en prenant de grands airs, tandis que j'ajustais la mince bretelle de ma robe de strasse noire; aspect d'étages des plus élégants, agrémenté d'escarpins me donnant un maintien des plus altiers. Bref, je reposai mes prunelles bleues sur ce mec gaffeur, mais courtois. Il ne fut guère long que mon sourire se fit des plus ravageurs et mielleux à son encontre. Quelle gueule, et quel sourire! Il était à croquer...

» Désolée... quel manque de politesse venant de ma part; la chaleur sans doute. C'est plutôt chaud dans le coin, il faut se méfier.

Camy, Camy, Camy... vilaine fille.

» Tu allais en cours ?

Demandais-je d'un ton à la fois curieux et invitant, tout en concervant mon agréable sourire. Et vlan! ma première borne était posée. Maintenant, ne restait plus qu'à attendre qu'il morde à l'ameçon. La pêche serait-elle bonne; Alleluya!

- Ouais! Eh bien, t'étais mieux de t'excuser. Regarde où tu mets les pieds.

Troublé, Archer fronça les sourcils. Il n'avait pas du tout l'habitude que l'on s'adresse à lui de la sorte ! Il se promit d'ailleurs de mettre un instant son désir de côté lorsque le sort lui offrirait la possibilité de se retourner contre la demoiselle.
La façon dont elle venait d'user pour s'exprimer lui avait retiré pas mal de ce charme innocent qui plaisait tant à Cha. Mais elle venait de monter d'un cran dans son estime. Au moins, il ne pourrait pas dire que celle-ci, elle lui était tombée tout de suite dans les bras.

- Désolée... quel manque de politesse venant de ma part ; la chaleur sans doute. C'est plutôt chaud dans le coin, il faut se méfier.

Elle avait un joli sourire. Malheureusement, l'étudiant se douta que ce devait être le même qu'elle resservait à toutes ses rencontres et cela l'attrista. Il était tout de même habitué à recevoir une attention particulière du beau sexe et bien évidemment, cela n'allait pas pour lui déplaire ! Alors, que celle-ci lui offre un sourire « de toutes les premières fois » ne l'enchanta pas et le déçut même un peu. Il était à la fois déçut d'elle, parce qu'elle ne lui offrait pas l'importance qu'il voulait se voir accorder, et déçut de lui-même parce que ne la connaissant pas, il ne pouvait pas savoir quoi ou comment faire les choses pour être traité avec un peu plus d'intérêt.
Toutefois, un sourire qui avait quelque chose de satisfait, revint de nouveau se dessiner sur le visage du jeune homme.
Oh ! Ma belle si tu pouvais comparer avec tout ce que j'ai dans la tête, tu aurais l'impression que tout est pire que glacial ici !

Heureusement que je ne suis pas un Quasimodo ! Pensa-t-il encore. Jamais je n'aurai eu droit à de si... « originale » excuses !

- Tu allais en cours ?

Ah ah ! Archer ria intérieurement et ses yeux se mirent à briller. C'était trop facile ! Oui, vraiment trop ! Et c'était parfaitement ce qu'il voulait ! Plus vite cela fait, plus vite il pourrait se la sortir de la tête, passer à autres choses et essayer d'oublier cette espèce de « rencontre ratée ». Mais d'abord... il avait sa petite revanche à prendre !
Cela n'était pourtant pas du tout son genre. Jamais il ne se fâchait ou ne s'offusquait de quoi que ce soit pourvu que cela vienne d'une jeune femme ! C'était simple, il ne parvenait tout simplement jamais à leur en vouloir ! Mais cette fois..., cette fois, c'était différent ! Peut être la chaleur en effet ?! Pensa-t-il amusé. Oui, si jamais elle le prenait mal, ce serait l'excuse qu'il lui servirait ! Décidément, la tournure qu'avaient pris les événements l'amusait.

- En cours... non pas vraiment ! J'espérai seulement trouver de quoi calmer ma faim...

… et comme j'aimerai que ce soit toi qui t'en charge !... se força-t-il à ne pas exprimer à voix haute en se mordant la lèvre et en la fixant avec un regard enflammé.

Et puis cette robe ! Huumm !! Il allait vite falloir que ses désirs se concrétisent ! Le jeune homme n'était pas certain de pouvoir se contrôler bien longtemps ! Et le pire, c'était que tout cela lui plaisait !

Très vite toutefois il reprit le dessus et, adoptant un air à la fois des plus innocents et un peu paumé, il passa sa main dans ses cheveux et la descendit pour se frottait la nuque. Son tee-shirt beige American Vintage (qui était un modèle féminin mais qu'il aimait beaucoup pour son léger jeu de transparence et la manière merveilleuse dont il cintrait son buste) se leva pour dévoiler un soupçon de son torse bronzé, bien dessiné et sans trace aucune de pilosité (Archer avait les poiles en horreur et heureusement pour lui, il en était très peu pourvut).

- … je crois que la salle de restauration est par là, mais je me demandais aussi s'il n'y avait pas moyen de trouver autre chose.

- En fait, je ne suis même pas certain de vouloir manger ici ! Continua-t-il en riant.

Il laissa retomber son bras.

Tant pis pour mon après-midi de cours ! Pensa-t-il sans vraiment la regretter.

Soudain, il changea totalement d'attitude.

- Ou que j'aille, reprit-il à la fois avec mystère et envoutement à la suite d'un court silence, I would be delighted that you come with me...

La formule anglaise était des plus pratique ! Non seulement ainsi il indiquait à son interlocutrice que lui non plus n'était pas vraiment français, mais en plus, et surtout, elle lui évitait d'emlpoyer le "vous" français parfois un peu trop formel.

Posément, de sorte à ce qu'elle puisse bien comprendre qu'il allait s'approcher d'elle, il parcourut les quelques pas qui les séparaient, la contempla un instant de toute sa hauteur , se pencha sur elle, huma un très court instant la délicieuse odeur que dégageait son fin cou, et remonta légèrement vers son oreille après avoir effleuré la fine brettelle noire.

- mais attention à la chaleur mademoiselle, le fond de teint et la sueur ne font pas bon ménage... Lui susurra-t-il.

Sa petite, et même gentille revanche prise, il laissa s'écouler une seconde, puis se redressa lentement sans la quitter des yeux, une fois parfaitement droit, il lui adressa un sourire en coin qui s'apparentait plus à un lancé de défit, se retourna et avança dans le couloir, prenant la direction opposée à la cafeteria.

Elle allait l'arrêter. Après avoir vu sa réaction lorsqu'ils s'étaient rentrés dedans, il ne pouvait pas en douter ! Elle ne se laissera pas faire aussi facilement, elle n'allait pas le laisser gagner aussi vite !
Peut-être aurait-il dû patienter... cette idée lui traversa soudainement l'esprit... peut-être que c'était trop tard, qu'il avait tout gâché ?!... Non ! Pas possible ! Il allait l'avoir ! Quoi qu'il dise ou qu'il fasse ! Ils n'allaient pas se résister ! Il ne fallait pas qu'ils se résistent !

Mon sourire déclina quelque peu lorsque je m’aperçu que ce ravageur sourire que j’affichais lorsque j’étais en partie de chasse n’avait pas du tout l’effet escompté. Le pétillant regard du beau jeune homme, de même que son sourire qui, jusque là, se voulait charmeur changea rapidement pour... je n’aurais su réellement dire pour quoi il avait changé, mais cela eut pour effet de me questionner quant au jeu qui allait inévitablement s’ensuivre.

» En cours... non pas vraiment ! J'espérai seulement trouver de quoi calmer ma faim...

Sa faim, hein ? Le bel inconnu détailla rapidement les courbes que cette somptueuse robe pouvait m’offrir, chose que je remarquai imperceptiblement. Je ne pu empêcher l’ombre d’un sourire de se dessiner sur mes lèvres, tandis que je réprimais un rire qui aurait eu tôt fait de fuser. Il jouait le jeu... plutôt bien même, je devais l’admettre. Et il était rare que j’admette quelque chose. Majoritairement c’est moi, et toujours moi qui a raison. Bref, l’idée de lâcher de fâcheux commentaires à son encontre pour ensuite le laisser en plan devant tout le département m’aurait bien amuser, mais... car il y a toujours un mais, quelque chose me titillait. Ce regard, cette attitude désinvolte, elle me disait quelque chose. Clairement quelque chose. Pourquoi ? Parce que j’agissais exactement comme lui. Cet homme était-il également un prédateur ? Peut-être même était-il en chasse au moment même où je lui étais foncée droit dans l’abdomen. Ça m’apprendra à ne pas faire mes angles morts... à priori se serait les autres à m’éviter mais bon; à ce que l’on dit, on ne peut pas tout avoir dans la vie. C’est moche, je sais. Mais qu’est-ce qu’il... oh! L’étranger se grattait la nuque nonchalamment, laissant ainsi entrevoir un aperçu de sa constitution. Il n’était peut-être pas aussi musclé que certains, mais je les préférais telle quelle; découpé, mais confortable.

» … je crois que la salle de restauration est par là, mais je me demandais aussi s'il n'y avait pas moyen de trouver autre chose. En fait, je ne suis même pas certain de vouloir manger ici !

Continua-t-il en riant, alors que je me joignais jovialement à lui. Étrangement, il changea tout pour tout d’attitude, devenant alors des plus sérieux; alors qu’il reprenait d’une voix se voulant des plus mystérieuses et envoûtantes. C’est quoi là, il me... Est-ce que je venais de rêver où... il venait de parler en anglais, d’un accent typiquement américain. Je fronçai subitement les sourcils et les traits doucereux de mon fin visage se fermèrent au monde extérieur alors qu’un important débat se livrait en ma frimousse rousse; venait-il de la côte est ou de l’ouest ? Alors même que j’ouvrais la bouche pour le lui demander, il me ferma aussitôt le clapet en me rembarrant. Salaud! Un fin rictus étira mes lèvres alors qu’il me faisait déjà dos et s’éloignait en direction de la sortie du département. Pour qui il se prenait LUI?! Il ne connaissait pas encore Cameron Campbell ? Il allait voir de quel bois je me chauffe. Sa belle gueule et ses jolies fesses allaient devenir miennes, j’allais le briser comme pas deux! Mais d’abord, je devais savoir qui était réellement mon adversaire. Je pris immédiatement sa suite, conservant ma démarche assurée, un sourire empreint d’amusement afficher sur les lèvres.

» Hey, slow down baby. Where you from; Washington, Pittsburgh, Tampa, New York, Boston... ?

Malgré le fait que je veuille le posséder, voir même le ridiculiser, je ne pouvais m’empêcher de songer à quel point il pouvait me faire le plus grand bien d’entendre à nouveau ma langue maternelle. Notre langue était directe, coulait de soi et facilitait les rapprochements entre individus, alors que le Français vous obligeait à être davantage formel. Chose que je trouvais particulièrement désagréable et peu utile dans la vie de tous les jours. Malgré la légère rivalité qui venait de s’installer entre nous, je ne pu m’empêcher d’afficher un air entendu tandis que je me glissais à ses côtés.

» Pfff! Avec une peau aussi parfaite que la mienne, nul besoin de fond de teint monsieur-à-la-répartie-facile-mais-peu-observateur.

Je gardai un léger moment de silence avant de reprendre rapidement. Il n’était pas temps de le rembarrer alors qu’il me faisait tant de bien d’entendre quelqu’un parler anglais. Ce pourquoi, je me rattrapai.

Your accent is so great. Are you know what; I paid you a drink and a snack. You told me to have hungry, isn’t it? Are you very, very... very hungry?

Définitivement, je n’avais pu m’en empêcher. Le jeu venait à peine de commencer, pourquoi l’arrêter à si bon chemin. De plus, cela me permettrait de le tester, voir même de la catégoriser. Chose quelque peu déroutante, il me surprenait, et il en fallait beaucoup pour me surprendre. Ne restait plus qu’à savoir si il conserverait se titre puisque je me désintéressais aisément.

En entendant le bruit que firent les fines chaussures féminines en se mettant en marche, Archer se sourit à lui-même. Malgré toutes ses certitudes... il doutait.

Elle lui répondait en anglais ! Parfait ! Même si d'un autre côté il aimait beaucoup les jeux de mots rendu possible grâce au français, il avait l'impression que de parler anglais avec cette jeune fille pouvait les rapprocher, comme leur créer une enceinte ou seul eux deux pourraient se retrouver.
Mais qu'est-ce que tu racontes Cha ! C'est quoi ses conneries sur l'intimité ! Laisse tomber ça T-O-U-T D-E S-U-I-T-E !
Ok !
On repart à l'attaque !
Ok !

Parmi toutes les villes qu'elle avait cité, il fallait bien sûr qu'il lui donne en premier toutes celles qu'elle n'avait pas nommé... juste histoire de lui donner un peu tord... de s'amuser un peu...

- I live in Los Angeles, San Francicso, San Diego, phœnix and... I was born in New York. Allé, cette petite précision était juste pour te montrer que tu n'as pas non plus essuyé un échec cuisant avec ta liste de propositions. Mais il n'alla pas non plus trop loin dans les détails et s'abstenu de lui révéler que l'Amérique n'était pas son seul pays d'habitation.
Bien sûr il ne l'avait pas attendu pour lui répondre et avait parlé dans le vide, en maintenant sa tête bien droite. De toute façon, elle ne pouvait que l'avoir entendu.

Lorsqu'elle arriva enfin à son niveau, il se sentit tout heureux et lui adressa un sourire. Un simple sourire, du genre de ceux qui montrent que l'on est heureux, que l'on ne ment pas, que l'on ne cherche pas à faire passer un message ou autre, du genre de ce que l'on ne fait jamais à l'intérieur de la société dans laquelle vivait Archer. C'était juste,... un vrai sourire.
Aussitôt fait il détourna la tête et se reconcentra sur le couloir devant lui. C'était mal pensa-t-il. Oui, vraiment très mal ! Et d'autant plus qu'il ne parvenait même pas à expliquer pourquoi il l'avait fait ! Il ne l'avait même pas senti venir ce sourire !

- Pfff! Avec une peau aussi parfaite que la mienne, nul besoin de fond de teint monsieur-à-la-répartie-facile-mais-peu-observateur.

L'étudiant se mit à rire de bon cœur, son rire, comme toujours communicatif se répandit dans le couloir et un petit groupe de filles qui les croisaient à ce moment l'observèrent niaisement sans qu'il ne leur prête la moindre attention. Tout son intérêt était dirigé vers la jeune femme dont il ignorait toujours le nom. D'ordinaire ce détail lui importait peu, pour ne pas dire qu'il s'en fichait complètement. Mais cette fois, ce n'était pas la même chose.
Évidemment, il aurait aimé lui répondre quelque chose comme « pardonne moi si je te dis que tu es vraiment alléchante alors, parce qu'avec un sens de l'observation aussi pitoyable que le mien, ce doit en fait être tout le contraire ! », ou encore, « peut être qu'avec une peau comme la tienne le fond de teint est superflu, mais avec une taille comme la tienne, des échasses ne serait pas un luxe ! » mais la demoiselle ne lui en laissa pas le temps et il en fut ravi. Il n'aurait pas aimé dire encore quelque chose qu'elle puisse prendre mal. Pas qu'il ne voulait pas la charrier, il adorait déjà cela !, il craignait simplement de se la mettre à dos et de ne pouvoir ainsi concrétiser ses souhaits.

- Your accent is so great. Are you know what.

Évidemment ! Puisque je suis américain pensa-t-il.

- I paid you a drink and a snack. You told me to have hungry, isn’t it? Are you very, very... very hungry?

À tient ! Elle veut me payer à manger ! Cha était surpris.
Pour une absurde raison qu'il n'avait pas encore réussi à déterminer, il hésitait encore entre la fierté, la « fausse » pudeur, ou simplement un désir de maintenir en place de vielles règles obsolètes, Archer n'était que très rarement tombé sur des filles prêtes à l'inviter à manger dès les premières fois. Certes se n'était pas l'argent qui lui manquait et payer un restaurant pour deux personnes ne le ruinerait surement pas, mais il devait avouer qu'il aimait que les choses, l'ordre des convenances, soient un peu bousculé. Enfin, uniquement à ce niveau, à celui des invitations. Car il était vraiment le genre d'homme qui, envers le beau sexe et en apparence, ne manquait jamais de politesse et qui s'attachait toujours à bien répondre aux règles édictées par la galanterie.
Même si parfois on pouvait dire qu'il agissait de manière un peu démodée il s'y tenait car s'était sa mère qui lui en avait enseigné l'importance et que, malgré certaines critiques ou moqueries, il avait remarqué et compris que dans la quasi totalité des cas, il n'y avait rien de mieux pour séduire une femme !
Enfin, le grand brun savait pertinemment que de toute façon, même si c'était elle qui l'invitait oralement à venir manger, ce serait finalement à lui de concrètement sortir le porte-feuille à la fin du repas !

- Oh oui j'ai faim ! Lui répondit-il. Mais mon appétit variera immanquablement en fonction de ce qu'il m'est permi de manger...

Il laissa échapper un petit ricanement qui n'avait rien de péjoratif. Elle semblait avoir compris ses allusions jusqu'ici, elle ne pouvait pas manquer celle la !
Vite, que tout cela se finisse pensait-il ! Que je puisse l'avoir et qu'ensuite on en reparle plus !
Il se retourna vers la demoiselle.

- Mais attention ! Je ne laisse jamais une personne me payer à manger tant qu'elle n'a pas décliné son identité !

Aïe ! C'était sorti tout seul ! Abruti ! Tu t'en fiches de savoir qui elle est bon sang ! Ce n'est qu'une fille ! Tout en se morigénant intérieurement, il se demandait ce qu'elle pourrait bien répondre. Lui ferait-elle l'honneur de se présenter ? Ou alors, impitoyable, le laisserait-elle dans l'ignorance, lui demandant ainsi directement de payer lui-même leur déjeuner ?

- Ou as-tu l'intention de nous emmener ? Questionna-t-il. Il voulait savoir si cela était au sein même de l'université ou à l'extérieur.

Et puis son sac à dos qu'il tenait toujours à la main, commençait sérieusement à le gêner. Tout en marchant, il le balança sans ménagement contre le mur avec un haussement d'épaule.

- Qui volerait cette épave ambulante de toute façon ?! Et si jamais je ne le retrouve pas ici plus tard, c'est qu'il aura été apporté aux objets trouvés.

Il n'y avait pas grand-chose dans son sac. Quelques feuilles vierges, des stylos (et encore, pas sûr qu'ils soient tous en état de fonctionner !), et toutes ses petites affaires indispensables bien camouflées dans une boite de café en poudre et donc in-détectables.
Désormais, il avait ses deux mains libres ! Parfait ! Il serait parfaitement capables et en pleine possession de ses moyens pour la suite des événements !

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