Archer Blackstone s'arrêta. Un pas de plus et il franchissait les portes de l'Université Internationale de Paris. Un pas de plus et il ne pourrait plus faire demi-tour. Un pas de plus et... un pas de plus ses belles vacances rallongées allaient s'achever... Le jeune homme soupira, hésita un instant, et fit le pas fatidique qu'il enchaîna immédiatement avec un second, puis un troisième, un quatrième... L'année avait déjà commencé et il avait manqué les premiers jours de cours. Pourquoi faire dans la normalité, le prévisible ? Pourquoi arriver dès le premier jour comme n'importe quel élève ? Quelle banalité !
Tout en continuant d'avancer dans l'enceinte déserte, à cette heure-ci de la matinée tout le monde devait surement être en cours, Archer se demanda ce qu'il devait faire, où il devait aller. Il repéra quelques bâtiments, comme la bibliothèque, lieu où il n'avait jamais mis les pieds et ou il ne les mettrait jamais, et se décida finalement de se diriger vers l'internat. Il avait vraiment la flemme de se rendre à l'accueil principal pour annoncer son arrivée et de plus, sans doute trouverait-il dans les dortoirs quelqu'un qui pourrait le renseigner. Ensuite il se coucherait, et lorsqu'il aurait rattrapé toutes ses heures de sommeille, il finirait par gagner l'accueil. La pensée de se retrouver de nouveau allongé dans un lit le motivait et le poussait à avancer. S'il n'avait pas en vue une telle perspective, il se serait arrêté, aurait trouvé un banc et s'y serait installé pour dormir. Évidemment, le fait que ce soit un lit d'internat le dérangeait. Il aurait préféré loger à l'hôtel, comme il l'avait fait les deux années précédentes à Lyon. De plus, la suite panoramique qu'il avait occupé cette nuit à l'hôtel de Sers lui avait bien plus, Archer s'y était vraiment vu y vivre à l'année. Mais là... l'internat... c'était vraiment pour sa mère qu'il le faisait. Pour elle et uniquement pour elle ! Car lui... en plus, manoue (sa nourrice), aurait pu loger dans une chambre de l'hôtel, à côté de lui ! Enfin..., madame Blackstone était décidée à voir son fils travailler et réussir brillamment ses études, décidée aussi à le voir perdre cet horrible penchant pour la fainéantise, et elle avait mis toutes les chances de son côté : elle l'avait obligé à rester en France en lui interdisant de regagner les États-Unis ou la Russie, et bien sûr, l'avait inscrit à l'internat.
Arrivé près du bâtiment qui l'intéressait, Archer examina brièvement sa tenue vestimentaire : une veste noire simple et élégante, une chemise blanche Ralph Lauren (marque qu'il affectionnait tout particulièrement), un jean bien coupé, qui lui tombait légèrement sur les reins mais qui présentait une certaine « usure » vers le bas, au niveau des talons, et des chaussures foncées. En bref, il était habillé assez convenablement, ses vêtements étaient propres, c'est-à-dire qu'aucune vielle marque de vomi ou autre venait gâcher l'ensemble et lui faire perdre par la même occasion toute sa crédibilité. Certes il y avait toujours son vieux sac à dos à l'aspect de plus en plus minable ; mais il savait que jamais il ne pourrait se résoudre à le jeter. Trop de choses, de souvenirs étaient liés à ce sac !
Archer poussa la porte et... faillit renverser une petite femme de ménage.

- Les chambres sont fermées lui dit-elle en grognant à moitié, revenez dans 20 minutes.

- Pardonnez-moi ! Lui répondit-il sur un ton mielleux, je suis tout nouveau et je n'en savais rien.

La petite femme était trop affairée pour remarquer l'air goguenard du jeune homme.

- S'il vous plait, permettez- moi de vous aider ajouta-t-il toujours sur le même ton en se précipitant pour l'aider.

Celle-ci très étonnée et charmée par la conduite du nouveau venu ne s'aperçut toujours pas du sourire en coin d'Archer. Une fois que tout fut terminé, la petite femme le remercia chaleureusement et courue chercher quelqu'un qui saurait s'occuper de lui.

C'était merveilleux ! Il n'aurait même pas besoin de se déplacer, de faire les choses par lui-même ! Tout venait à lui ! Comme à l'hôtel ! Enfin... pas tant que cela pensa-t-il avait une pointe de regret en voyant arriver deux femmes qui couraient dans sa direction, le room service n'était pas du même niveau...

- Voici,... madame..., voici le jeune homme... dont je vous ai parlé, articula péniblement la technicienne de surface toute essoufflée à l'adresse de la seconde femme qui était grande et maigre à l'air pincé.

- Bien ! Répondit-il sèchement en essayant de reprendre son souffle, vous devez être monsieur Blackstone.

Il sourit en s'inclinant légèrement.

- Vous êtes en retard... de plusieurs jours ! Le réprimanda la secrétaire.

- Pardonnez ce retard je vous en supplie ! S'exclama Archer sur un ton théâtral, un grand sourire sur les lèvres.

- Passons ! Vous pouvez nous laisser ! Ajout-a encore la secrétaire à la petite femme de ménage.

Emportant tout son matériel, celle-ci disparue rapidement.

- Monsieur Blackstone...

- Oh ! Il ne faut surtout pas de cela entre nous ! Appelez moi Archer ! La coupa-t-il en jouant toujours le même rôle.

La cassante secrétaire le regarda d'abord interloquée avant d'esquisser un sourire amusé.

- Je vais vous conduire à votre chambre. Elle n'est prévue que pour deux personnes comme vous l'aviez demandé.

Comme ma mère l'avait demandé pensa tristement Archer.

- En ne vous voyant pas arrivé, peut-être votre camarade aura-t-il pris ses aises, si vous rencontrez un quelconque problème, n'hésitez pas à m'en faire part.

L'étudiant acquiesça d'un signe de tête silencieux.
Ils arrivèrent devant la chambre, la secrétaire sortie une clef de sa poche, ouvrit la porte, donna la clef à Archer en lui précisant qu'il ne devait pas la perdre, qu'elle détenait une caution... et tout le blabla habituel sur le règlement.

- De toute façon, finit-elle par conclure, le règlement de l'internat et affiché sur la porte, à l'intérieur de la chambre.

Blackstone remercia et enfin, suite à un dernier « j'espère que vous vous plairez chez nous ! Je m'occupe de tout concernant votre arrivée !», il entra dans la chambre,y jeta un rapide coup d'œil et tomba sur le premier lit qui venait. Épuisé de ses dernières nuits d'insomnies festives, le jeune homme s'endormit aussitôt.


[j'espère que cela pourra te convenir, comme je début je ne suis vraiment pas toptop niveau R.P.... et navré pour les fautes d'othographes même si j'ai utilisé plein de sites pour essayer de me corriger !^^]

Alors que des pingouins étaient en pleine chevauchée fantastique sur le dos de dragons en argile qui rasaient les cimes d'arbres roses en guimauve, Archer crut sentir l'arrivée d'une source de chaleur sur son épaule. Cette arrivée impromptue n'eut peut-être pas le mérite de l'éveiller totalement, mais au moins, dégagea les pingouins et les dragons qui avaient finalement décidé de partir en guerre contre les géraniums. Allez donc chercher à savoir ce que le jeune étudient en médecine avait bien pu pouvoir vivre pour que son inconscient se déchaine à ce point ! Doucement les brumes du sommeilles se désépaissirent. Les yeux à demi ouverts, la bouche pâteuse, il se rendit enfin compte que quelqu'un se trouvait à côté de lui.
...
Ah ! Le fameux colocataire sans doute !
C'est fou ce que le petit Blackstone pouvait se révéler vif d'esprit dans ces moments-là !

- Ben dis donc, soit tu étais crevé à en mourir et tu as pris le premier lit qui te venait sous la main, soit tu trouves le lit de ton coloc' tellement cool que tu le lui as piqué pour l'embêter !

Archer se redressa et s'assit sur le lit, frictionna vigoureusement son visage avec ses mains afin de se réveiller pour de bon et finit par lâcher un pâteux : « j'essayai juste d'étudier les renfoncements du matelas afin de déterminer si tu étais plutôt du genre 85A ou 95D... »
Il se redressa totalement et se mit debout de manière à pouvoir juger du regard son interlocuteur.

- Apparemment... commença-t-il avec un sourire, tu n'as ni l'air d'être l'un, ce qui entre nous, me ravit beaucoup !, et tu ne sembles pas non plus être l'autre ! Ce qui n'est pas plus mal non plus tu me diras ! J'ai toujours plain ce genre de femmes ! Lui tendant une main à serrer il reprit, je m'appelle Archer ! Archer Blackstone. Mais en général, on m'appelle plus facilement Cha !

Toujours planté sur ses deux pieds, le jeune homme tourna son bassin vers le lit et le regarda un instant en se grattant la tête. Lorsqu'il se retrouva de nouveau bien en face de son colocataire il se mordait la lèvre et grimaçait.

- ton lit... ouep... désolé man, j'avoue que je n'ai pas vraiment fait gaffe à ça... eum... je te paie une machine pour que tu puisses laver tout ça ?

Désolé et embarrassé Archer ne savait vraiment pas quoi dire ou faire pour sa défense. Acheter une machine, oui bien sûr, pourquoi pas ? Mais le problème était surtout de pouvoir la caser ensuite ! La chambre n'avait rien d'une suite de palace ! Maintenant que toutes traces de sommeille et de fatigue avaient disparues, le jeune homme pouvait largement s'en apercevoir. Bah ! Pensa-t-il avec une certaine résolution, il allait bien falloir qu'il s'y fasse ! Mais tout de même ! Dans un pareil établissement avec, comme Cha l'imaginait, sans doute une bonne partie de richards (dont il ne s'excluait pas !) dans le même cas que lui, la direction aurait au moins pu prévoir des lits à eau !

- Sinon, j'ai croisé une femme de ménage, elle doit s'occuper des internats, je peux toujours essayer d'aller la retrouver et lui demander de s'occuper rapidement de tes draps ! Enfin, je ne sais pas à cette heure-ci... Hé ! D'ailleurs ! Quelle heure est-il ?

Archer chercha son sac du regard. Il aperçut alors sa valise. Arf ! Il allait devoir la défaire et tout ranger ! Il était si démotivant de devoir accomplir soi-même ce genre de tâches banales et rébarbatives, toutes ces petites tâches quotidiennes en gros ! Toutes celles auxquelles tout le monde doit se plier. Tout le monde sauf une petite partie de privilégiés ! Déjà fatigué rien qu'à l'idée de ranger, Archer se reconcentra sur celui avec qui il allait maintenant devoir passer toutes ses soirées.

- eu... tu sais un peu comment ça marche ici ? L'internat et tout ça ? Pour les sorties... à oui tient ?! On peut sortir quand même ?! On est obligé de passer toutes ses nuits à l'internat ? Y a moyen de sortir incognito sinon ? Et... oui, non ! J'imagine que l'on n'a pas le droit de ramener des filles ! Au moins par respect pour l'autre ! Dit-il en riant avant de reprendre. Pour les repas et tout, ça marche comment ? Et les cours ? Haaa mais faut que j'arrête de t'agresser comme ça ! Archer riait de nouveau. Son rire était franc et gaie, un rire qui aurait pu transmettre au monde entier toute la bonne humeur et la joie de vivre dans regorgeait le beau jeune homme.
Il récupéra son sac et en sorti ce qu'il cherchait.

- un p'tit jeu pour faire plus ample connaissance ? Proposa-t-il sans se départir de son sourire communicatif et avec un brin de malice dans les yeux, tout en brandissant une grande brique en carton de jus d'ananas et deux petits verres en plastique très peu abimés.

Seize heures quinze !!!!! Non ce n'était tout de même pas possible ! Il n'avait pas pu dormir toute la journée ! Pauvre Zach ! Archer n'allait pas pouvoir fermer l'œil de la nuit ! Et bien sûr il n'allait pas non plus pouvoir la passer bien tranquillement allonger dans son lit à attendre l'heure du petit déjeuner ! Tant pis ! Il passerait la nuit dehors, à profiter de la capitale française. Ah mais non ! Il ne fallait surtout pas déjà qu'il commence comme ça ! Son rythme allait continuer à se décaler de plus en plus ! Au moins pensa-t-il allégrement, ce n'est pas pour lui qu'il sortait... c'était pour permettre à son colocataire de dormir ! Et puis, à force de décaler son rythme... il devrait bien finir par redevenir normal non ? Ou tout au moins, à devenir semblable à celui des autres !
Archer se rendit compte de son monologue-interrogatoir, mais il ne connaissait pas les règles à enfreindre et cela le gênait ! Le savoir c'est le pouvoir ! Et pour lui, le pouvoir se décomposait en trois actes bien distinctes :
- Tout d'abord le premier était de passer ses mortellement ennuyeuses heures de cours à élaborer des plans tordus ayant pour unique but de tout mettre sans dessus dessous.
- La seconde partie était celle qui consistait à mettre en pratique et à concrétiser ses plans.
- Et enfin, la troisième partie, qui était de loin la meilleure, était simplement de constater la réussite (ou la défaite ! Et oui cela arrivée aussi !) de ses projets et le bordel général souvent très appréciait de ses camarades, qui en résultait !
Ainsi Cha ne fut, tout de même pas déçut, mais presque, de constater à quel point le règlement de cet internat se révélait laxiste. Certes lors de ses deux premières années de facultés à Lyon il n'avait pas été inscrit dans un internat, mais il avait passé énormément de temps dans les dortoirs de ses amis à mijoter des farces et autres coups montés qui lui avaient tout de même valu pas mal de problèmes avec les dirigeants. Et puis il avait aussi quelque chose qui venait de faire tilt dans son esprit... pas le droit de ramener des filles... mais possibilité tout de même... Archer lança un regard au lit qui serait désormais le sien pour le reste de l'année universitaire. Avoir manqué le début de l'année ne l'avait surement pas dérangé et il ne s'était jamais senti mal à l'aise en pensant à tous ceux assis sur les bancs pendant que lui prolongeait ses grasses matinées. Mais voilà, maintenant... les absents ont toujours tord 'est-ce pas ?! Et justement, en ayant été absent Archer ignoré tout ce qui avait pu se passer dans le lit, le lit même qu'il allait devoir occuper ! Ses yeux quittèrent très rapidement le lit pour se reconcentrer sur l'autre étudiant. Qu'avait-il bien put faire en son absence ? Pas sur mon lit !, pas sur mon lit !, pas sur mon lit ! Pria intérieurement le jeune homme.
Cha observa Zach qui se dirigeait vers son armoire et l'écouta parler de l'organisation des cours.

- je suis en médecine, en troisième année. Et toi ?

...

- Je m'attendais à de la vodka ou à du Malibu...

La fausse moue de Zach amusa Archer. T'inquiète pas mon p'tit pensa-t-il, tu ne vas pas être déçut bien longtemps !

- Je plaisante, ce serait avec grand plaisir. Explique-moi simplement les règles, s'il y en a.

Archer remplie presque à ra-bord le premier verre et le tendit à son colocataire.

- A boire cul-sec ! Parce que ça man, c'est vraiment ce que l'on peut nommer de l'ambroisie ! Et encore ! Même les Dieux n'ont pas droit à un tel nectar ! C'est tout doux, ça passe tout seul, merci le jus d'ananas, et ça laisse une délicieuse sensation de chaleur dans le corps, vive le Grand-Marnier ! C'est un parisien d'ailleurs qui m'a enseigné se savant mélange.

Archer se servit lui aussi copieusement et vida intégralement le contenu de son verre très rapidement.

- AAAAh ! Succulent !

Il se secoua la tête, ce qui fit voler ses cheveux autour de son visage, se resservit et vida de nouveau son verre tout aussi rapidement.

- Dit donc à Paris,... on à pas vraiment de montagnes,... mais qu'est-ce qu'on a de bonnes descentes ! Cette plaisanterie faite et refaite avec toutes les villes possibles et imaginables faisait partie de ses préférées. Il se resservit mais cette fois ne but pas tout de suite. Il s'assit par terre, adossé contre son lit.

- Tac ! Je place la brique ici, il la déposa sur le sol devant lui, tu te ressert autant que tu veux j'en ai encore une et une bouteille de rosé ! Dit-il a son camarade en le regardant, et maintenant, on a plus qu'à se poser les pires questions qui nous viennent à l'esprit ! Bien sûr c'est toujours à la fin de la partie, lorsque les munitions commencent à manquer que c'est le plus croustillant ! Mais... il y a aussi des débuts plutôt pas mals !

- allé on est parti ! Reprit Archer avec un grand sourire de gaie luron, et je t'en pris commence ! Pose-moi La question !

Et Cha, adoptant son habituel regard sibyllin, se prépara à attendre qu'une question se formule. il était heureux, il n'y avait pas meilleur moyen que ce "jeu d'alcoolique" comme certain l'appelait pour débuter de bonnes amitiés