J'étais consciente que s'exposer à la vue de texte en plein milieu de l'après-midi devait être difficile à comprendre pour certaine personne. Mais j'étais ainsi. Simple et spontanée. Peu de chose me complexais. Car de toute manière à quoi bon créer des complexes inutiles? Nous étions tous humains avec des qualités et des défauts. La seule différence résidait entre notre sexe. Alors ce n'était pas un petit bout de papier remplit de ligne qui allait m'empêcher de continuer d'être la meilleure. Pour être sûre totalement, d'avoir saisi la complexité de mon nouveau personnage, je relus une dernière fois, les différents passages, que j'avais pris la peine de surligner. Oui j'avais une tendance à toujours tout vouloir controler. Mais au moins je savais ce que je devais travailler ou retravailler si je n'avais pas saisi au premier abord.

Tournant conscieusement ma page, je me rendis compte que le soleil brillait nettement plus. La chaleur me tapait tellement sur les tempes, qu'une petite migraine n'allait pas tarder à poindre si je restais assise ici, ou si je ne mettais pas un couvre-chef. Mais d'abord, je pris le temps, d'enlever ma petite veste que je rangeai dans mon sac et réouvrit mon livre. Je bus une gorgée d'eau en même temps que je mémorisais convenablement les mots qui s'étalaient devant moi. Dire que certaine personne trouvait le théâtre barbant. C'est qu'ils n'y connaissaient absolument rien. J'aimais énormement le théâtre car c'était une façon simple de ce montrer réellement à l'autre sans attendre quoi que ce soit en retour. Je pouvais interpréter différents rôles, de différentes manières... Les gens n'auraient jamais les mêmes réactions en fonction de mon ton, de ma façon de gesticuler ou même sur ma présence scénique. Je ne veux pas dire que je connais le théâtre par coeur, et que je n'ai jamais rien à apprendre. Fort heureusement ce n'est pas le cas. Apprendre avait toujours fais partie de moi. Me levant, je posa mon texte à côté, épousta mon short et j'avançai de trois pas. Des gens étaient étalés par ci par la mais cela ne me dérangeait pas. Je pris une grande bouffée d'air, compta mentalement jusqu'a trois et ouvrit la bouche.... Seulement je fus interrompue. Etonnée qu'on me pose une question aussi cash, je crus que c'était un moyen comme un autre pour un mec, de venir m'aborder. Me raidissant, je me tournai et tomba nez à nez avec un homme splendide. Homme était le bon terme. Mec aurait fait trop péjoratif et ne correspondait pas du tout à celui la. Grand, brun, une peau matte... Il me plut tout de suite. Autant, il y a deux secondes à peine, j'étais limite outrée qu'on m'interrompe mais maintenant je n'en avais cure. Un sourire joua sur mes lèvres et posant mes mains sur mes hanches je lui répondis du tac au tac:

Sasha

: Serais tu tenter par jouer le rôle de mon partenaire?

Parler à des garçons ne m'avais jamais fais perd. Je vous l'avais dis. Je n'étais pas timide pour un sous. Alors discuter ne me dérangeais pas. Je vis être gênée et cette attitude me plut. Enfin un garçon qui devait ressentir des émotions différentes que celles pour lesquelles ils étaient pré-destinés. J'ajoutai au vu de son malaise avec un petit rire cristallin:

Sasha

: Mais il n'y a pas de mal.

Sans attendre sa réponse, je lui lançai le texte et attendit qu'il me donne ma première réplique.

Etonnée. Voila le mot qui pouvait caractériser au mieux l'expression qui devait se peindre; à l'instant ; sur mon visage. Chose rare. D'ordinaire, peut de chose m'étonnais. Mais cette fois, ce bel homme, avait fais fort... Il avait marqué des points dans mon estime personnel. Chose stupide et enfantine peut-être mais, j'aimais noter les gens (en particulier les hommes) sur une échelle de 1 à 10. Toutes les caractéristiques y étaient stipulées. Que ce soit le physique, le caractère, les avantages et les inconvénients. Tout y passait. Passant une main lasse sur mon visage, je ne pus m'empêcher de pousser un soupir.

Moi, qui avait pensé pouvoir m'amuser de cette petite farce; voila que je me retrouvais le dindon de la farce. Et je n'appréciais pas ça du tout. Personne n'appréciais cela et moi encore moins. J'avais l'impression de revenir quelques années en arrière, quand j'avais du prendre la place de ma soeur et que je m'étais rendue compte ; par un concours de circonstance ; que mon paternel se fichait complètement de moi ou de mes qualités. Tout ce qui l'importait était de faire enrager ma demi-soeur et en lui montrant qu'au moins, un de ses enfants ferait sa fierté. Seulement, j'avais toujours su, que le monde des affaires n'étaient pas fait pour moi. Les évènements s'étaient enchantés. Les cours, le travail. Ma passion pour le théâtre avait été relégué au second plan. Mais je n'avais rien dis. Désireuse de plaire à mon père... De lui prouver que j'étais cent fois mieux qu'Eliott... Mais jamais mes actes n'avaient eu grâce à ses yeux. Je n'étais pas assez bien. Pas assez intelligente... Pas assez cultivée... Pas assez bosseuse...

Chassant d'une main vive ses souvenirs pénibles et douloureux je cru pendant un instant, que l'homme avait pris la poudre d'escampette. Tournant d'un quart mon visage, je m'aperçus que non. Sans savoir vraiment pourquoi, j'en ressentie un vif soulagement. Une certaine reconnaissance faillie déborder de mes lèvres mais je la retient et me contenta de pousser un nouveau soupir. Je l'entendis se présenter à moi et ne fis aucun rapprochement quelconque. Pour moi Zachary était un homme parmi tant d'autre... Pourtant... Si je faisais réellement attention à son nom de famille, j'aurai du faire un lien... Mais je ne le fis pas. Quand il tenta un brin d'humour, j'esquissais un délicat sourire avant de lui répondre:

Sasha-

: Tu aurai fais un excellent détective si tu veux mon avis. En effet je suis en première année de théâtre... Je me suis spécialisée dans l'art dramatique. Quand à toi? Je n'ai aucune idée de ce que tu peux bien faire comme étude... Car je suppose que tu es encore étudiant.

Ma réponse était plus une affirmation qu'une question. Il ne paraissait pas réellement âgé pour être professeur. Mais comme disait le dicton, les apparences étaient souvent trompeuses. Seulement j'étais plutôt douée pour discerner les gens. Et quelque chose me soufflait que je pouvais aisément lui faire confiance...