Devon Campbell & Liz Hart

La journée avait été bien longue, elle n'avait rien à faire à Paris et cela avait le don de la déprimer ouvertement. Oui Paris était magnifique, oui Paris était romantique mais un jour de pluie et seule dans la grande maison qu'elle avait acheté elle ne pouvait pas dire que c'était la grande joie, en plus au niveau travail c'était un peu une zone à vide, d'ailleurs n'étais ce pas aussi pour ça qu'elle était partie, jouer les princesses sur les tapis rouges des avant-premières étaient toujours quelque chose qu'elle avait aimé mais elle ne faisait plus que les soirées dont le casting ne l'incluait plus dedans. Elle avait eu un ou deux contrats pour de la pub mais pas de ceux qui rentraient dans la catégorie "assez intéressant" pour son agent. Elle s'était occupée alors de la bibliothèque où elle avait rangé les oeuvres qu'elle aimait dans l'ordre qu'elle le désirait, elle avait passé une bonne partie de la matinée dans la pièce puis elle était allée faire ce qu'elle savait le mieux faire quand elle n'était pas vraiment d'humeur et elle partit pour les Champs-Élysées faire chauffer un peu la carte bleue. Elle était bien évidemment ressortie avec minimum un sac de chaque grand magasin dans lequel elle était entrée avec la promesse secrète de revenir bientôt, elle avait mangé dans un restaurant magnifique à Saint-Germain des Près où elle s'était montrée comme toujours en charmante compagnie, retrouvant quelques connaissances avec qui elle avait pu parler anglais, oubliant quelques instants la langue de Molière mais qui selon les dires des français qu'elle fréquentait à longueur de temps, quand elle se mettait à parler en français son accent anglo-saxon lui allait à ravir. Pourquoi aimait-elle tant ce monde de faux-semblants, elle se le demandait parfois, cependant la facilité et le confort de sa vie actuelle étaient des arguments qu'elle mettait à chaque moment en valeur. Après tout elle n'avait à se soucier de rien à part de son image. "Soit belle et tais toi!", voilà qu'elle était sa devise ces derniers temps.

Pourtant quand son téléphone se mit à sonner et qu'elle décrocha, elle se moquait bien de savoir si elle donnait une bonne idée d'elle ou pas, la directrice de l'école de sa fille venait de l'appeler pour la prévenir que la demoiselle en question avait fait une chute et qu'elle était conduite à l'hôpital. Elle s'était relevée sans faire attention à ce qu'elle faisait, prenant son sac elle se dirigeait vers la sortie sans prendre le temps de payer, elle n'avait pas que ça à faire. Son chauffeur l'attendait devant le restaurant comme un bon chien auquel elle avait donné un ordre et une fois en voiture il suivit les recommandations de son employeuse sans demander son reste. Les urgences de l'hôpital plutôt sélecte n'était pas bondée et on put l'informer dès qu'elle arriva. Sa fille était tombée sur la tête en jouant dans la cour de récréation et elle avait perdu connaissance quelques instants, assez pour la conduire ici, mais il n'y avait aucun dommage à part une vilaine bosse sur la tête qui partirait au fil des jours à venir. Elle sourit en voyant sa fille gambader tranquillement et elle vint lui embrasser la tête, "un bisou magique" qui servait assurer autant l'enfant que la mère. Liz décida alors que la jeune Gabrielle reste au moins jusqu'à demain avec elle, elle n'était quand maternelle et loupé une journée d'école n'allait pas lui changer la vie.

Une glace et tout semblait repartie, Gabrielle souriait de toutes ses dents et serrait contre elle sa peluche fétiche qu'elles étaient allées chercher exprès jusque chez elles avant de s'offrir une petit douceur. Tout était super aux yeux de Liz sauf le fait que sa fille voulait absolument retrouver son père à son travail pour lui montrer sa "blessure de guerre" et pour lui faire un câlin. Elle était jalouse de la relation que Milo entretenait avec Gabrielle, il semblait toujours qu'elle l'aimait plus qu'elle et cela lui fendait le coeur. Mais elle ne pouvait pas lui dire non, comment le faire d'ailleurs quand deux yeux bleus magnifiques vous regardait en menaçant de se mettre à lâcher toutes les larmes possibles d'une minute à l'autre. Elle avait cédé et elle se retrouvait maintenant ici autour du parc de l'université à marcher vers le bureau de Milo. Elle regardait l'endroit qui était plutôt agréable et elle se dit dans un sourire qu'elle aurait pu aimer étudier ici. Gabrielle était devant elle, regardant tout et touchant tout ou presque d'une main, son autre bras serrait toujours aussi fort sa peluche et son pouce était dans sa bouche. Elle bouscula quelqu'un alors qu'elle avançait et elle regarda la jeune femme qui la fixait d'un drôle d'air, elle en avait l'habitude mais c'était toujours aussi dérangeant dans le fond.

- Pardonnez moi également ! dit-elle avant de se remettre à marcher